Accueil Actu

Charles Michel est au sommet européen à Riga: un affront envers Vladimir Poutine?

Charles Michel était l’invité de Martin Buxant, ce matin à 7h50 sur les ondes de Bel RTL.

En direct de Riga, en Lettonie, le Premier ministre belge a répondu aux questions de Martin Buxant. Charles Michel s’est expliqué sur l’objectif du sommet européen auquel il participe actuellement. L’Union européenne va rencontrer six anciens pays du bloc soviétique. Une rencontre dans l’ombre de Moscou, que Charles Michel ne considère pas comme hostile envers la Russie.


Martin Buxant: Nous sommes ici à Riga, capitale de la Lettonie, pour un sommet avec vos collègues chefs d’Etat et de gouvernements européens. Alors pourquoi est-ce qu’on fait un sommet à Riga et pas tout simplement à Bruxelles ?

Charles Michel: Tout simplement parce que l’Union européenne tente d’avoir des relations de bon voisinage avec un ensemble de pays qui sont frontaliers. On est ici dans une zone qui est extrêmement importante pour la stabilité de l’Europe et on essaye de travailler avec les six pays du partenariat oriental afin de garantir plus de sécurité, plus de stabilité pour les pays en question mais donc aussi pour l’Union européenne. Et on essaye de travailler aussi pour soutenir des échanges sur le plan économique qui peuvent créer de l’emploi de part et d’autre.


Martin Buxant: Alors le partenariat oriental de l’Union européenne, ça reste quand même des mots très vains, parce que par exemple la Biélorussie ou encore l’Arménie refusent de l’intégrer pleinement. En fait il faut être honnête, il plane ici l’ombre de Moscou.

Charles Michel: Oui, il est certain qu’ici on est dans une zone où la Russie tente d’accroitre son influence géopolitique, mais il faut voir ce sommet, non pas comme une démarche hostile à la Russie, nous voulons un dialogue de qualité avec la Russie également. Mais ce que nous souhaitons absolument c’est que l’Union européenne ait un dialogue en même temps avec les six pays de manière différenciée. Avec les pays de manière individuelle parce que chacun des pays n’ont pas fait les mêmes progrès, ni les mêmes avancées dans les engagements qui ont été pris avec l’Union européenne.


Martin Buxant: Mais vous venez quand même jouer dans le jardin des Russes, vous êtes d’accord avec ça?

Charles Michel: Ça n’est pas une provocation envers la Russie, je veux vraiment le répéter. Nous savons que la situation en Ukraine est très sérieuse, elle est très grave également. L’Union européenne s’est beaucoup mobilisée, notamment grâce à Angela Merkel, afin de donner une chance au travers des accords de Minsk. Ce sont des accords qui donnent la possibilité à l’Ukraine et à la Russie de s’engager sur un chemin de pacification. Il faut encourager ça.


Marin Buxant: Il est respecté le cessez-le-feu en Ukraine?

Charles Michel: Difficilement. On voit qu’on est dans une meilleure position que cela ne l’a été il y a quelques semaines ou quelques mois, mais on voit bien qu’il y a une grande vigilance qui est nécessaire pour poursuivre.


Martin Buxant: Est-ce qu’il n’y a pas un peu de passivité européenne justement sur ce dossier-là?

Charles Michel: Je crois au contraire que c’est un dossier où l’Union européenne, avec Angela Merkel, avec Mogherini, avec François Hollande aussi, qui a joué un rôle en l’occurrence. Il a tenté de jouer un rôle clé pour garantir la stabilité et pour maintenir un chemin de dialogue avec la Russie, c’était très important.


Martin Buxant: Alors le président russe, Vladimir Poutine, quand il voit ce genre de réunion, vous pensez qu’il a peur des Européens ou que ça le fait sourire?

Charles Michel: Ni l’un ni l’autre, je pense que ça n’est pas une question d’avoir peur ou de sourire, la question c’est de maintenir un dialogue entre l’Union européenne et la Russie. La Russie est un acteur, c’est un partenaire si on réussit à avoir un dialogue plus qualitatif qu’il ne l’est aujourd’hui. Moi je crois que l’Union européenne a deux préoccupations avec la Russie: la situation en Ukraine d’une part mais aussi au sud de l’Union européenne, on voit que la Russie, dans beaucoup de zones, la Syrie, l’Iran, peut jouer un rôle plus ou moins positif qui peut avoir des conséquences pour l’Union européenne.

À la une

Sélectionné pour vous