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Vervoort fait quasi l'unanimité contre lui: "Abject, scandaleux, idiot, indigne, ..."

Le ministre-président de la Région bruxelloise, le socialiste Rudi Vervoort a comparé le gouvernement de Charles Michel au régime nazi à propos de la déchéance de nationalité. Les partis de la majorité ainsi que le cdH ont condamné cette comparaison. Le Comité de coordination des organisations juives de Belgique (CCOJB) a, lui, jugé ces propos "indignes et scandaleux", au lendemain de la célébration des 70 ans de la libération des camps d'Auschwitz-Birkenau. Rudi Vervoort a indiqué qu'il ne voulait en aucun cas blesser et que, si c'était le cas, il s'en excusait.

Les monde politique ainsi que les principales associations juives de Belgique ont fermement condamné les propos du socialiste Rudi Vervoort, le ministre-président de la Région bruxelloise. "Le débat sur la déchéance de nationalité qui se mène au Fédéral pose des questions sérieuses. La déchéance de nationalité, cela a toujours été une arme utilisée par les régimes extrêmes. Quand on voit Auschwitz, quand on voit que dans l'Allemagne hitlérienne, les premières lois qui ont été votées, ce sont les déchéances de nationalité pour les Juifs. Le contexte est différent, mais regardez, on reprend quand même ces vieilles recettes aujourd'hui", avait affirmé Rudi Vervoort en marge d'une interview accordée au journal économique L'Echo.


L'association juive CCOJB attend une réaction du PS "sur cette insulte lancé au peuple juif"

Le Comité de coordination des organisations juives de Belgique (CCOJB) a jugé ces propos "indignes et scandaleux", au lendemain de la célébration des 70 ans de la libération des camps d'Auschwitz-Birkenau. "Comparer une mesure destinée à combattre des djihadistes qui se déclarent ennemis de l'Occident, aux mesures prises par le gouvernement de Vichy à l'encontre des juifs est insupportable", a estimé le président du CCOJB Maurice Sosnowski. Le CCOJB a dit attendre du PS "une réaction à la mesure de la confusion historique et de l'insulte lancée au peuple juif et à l'Humanité".


Vincent De Wolf (MR): "C'est complètement abject"

Les partis de la majorité ont également marqué leur indignation face aux déclarations de Rudi Vervoort. Ce matin sur Bel RTL, le journalisteMartin Buxant a posé la question à Vincent De Wolf (MR): le parti socialiste dérape-t-il? "Dérape, le mot est même faible. On quitte les voies démocratiques normales. Comment est-ce que vous voulez faire comprendre à des supporters de football qu’on ne fait pas un tifo avec un joueur décapité, quand un ministre-président se permet de comparer (au nazisme) le fait de protéger un Etat en disant qu’on ne peut pas porter de nationalité quand on a un projet qui est contraire à la démocratie de cet Etat ; quand on veut le détruire et qu’on veut nuire à ses libertés fondamentales. Il est normal de se protéger, de protéger la société. Je rappelle aussi qu’il me semble que le gouvernement est socialiste en France et que Manuel Valls a le même projet par rapport aux terroristes. Comparer ce que nous voulons faire avec des terroristes qui perdent leur nationalité par rapport à des Juifs durant la guerre alors qu’on vient de fêter la libération des camps hier, c’est complètement abject et scandaleux", a-t-il dit.

"Je pense qu’il y a une pratique concertée du Parti Socialiste, puisque déjà (le ministre francophone PS Rachid) Madrane dans les mêmes colonnes disait que ce que fait le MR, c’est distiller un message identique à celui des terroristes. Ça se trouve en toutes lettres dans les colonnes !" a encore déclaré Vincent De Wolf.

Sur son compte Twitter, Vincent De Wolf a annoncé dans la foulée qu'il convoquait une réunion des députés MR du parlement bruxellois en urgence.


Charles Michel: "Idiot, choquant, une comparaison indigne"

Le Premier ministre Charles Michel a également condamné ce mercredi midi les déclarations de Rudy Vervoort. "Ce sont des propos idiots et choquants. Nous étions hier avec le Roi et la Reine à Auschwitz pour la commémoration de la libération des camps. La comparaison entre des juifs pourchassés et des terroristes condamnés est indigne", a-t-il déclaré.


Même Jan Jambon dénonce

Le ministre de l'Intérieur, Jan Jambon (N-VA), et le ministre-président flamand, Geert Bourgeois (N-VA), ont également qualifié ces propos d'"indignes". "Comparer la communauté juive et les combattants syriens, je trouve cela déplacé. Et 70 ans après Auschwitz, je pense qu'on ne peut pas faire ça", a souligné M. Jambon.


Le cdH se désolidarise et rappelle que le PS avait pourtant voté une loi similaire!

Dans l'opposition, la députée Vanessa Matz (cdH) a tenu le même discours. "Quand on occupe une telle fonction, c'est indigne de faire ce genre d'amalgame, au lendemain de la commémoration que nous avons connue", a-t-elle dit. La parlementaire s'étonne en outre de l'attitude du mandataire socialiste. Une loi votée en 2012, y compris par le PS, laisse déjà au juge le pouvoir de retirer la nationalité belge à une personne condamnée pour certains faits, dont les actes terroristes. La disposition ne vise toutefois pas les personnes nées en Belgique, au contraire du projet du gouvernement, ou du moins de ce qui en est annoncé.


Seul Moureaux défend ouvertement les propos

La présidence du PS n'a pas encore réagi, et le seul soutien politique aux propos de Rudy Vervoort est venu ce matin de l'ancien bourgmestre de Molenbeek Philippe Moureaux.

Rudi Vervoort présente ses excuses

Le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort a affirmé mercredi midi dans un communiqué qu'il n'avait pas eu l'intention de heurter qui que ce soit en rappelant que la déchéance de nationalité avait été utilisée sous le régime nazi. "Mon intention était de rappeler des faits et de me référer à l'Histoire pour soulever une question et ouvrir le débat mais en aucun cas de blesser ou de heurter qui que ce soit. Si c'est le cas j'en suis désolé", a indiqué M. Vervoort (PS). Il assure également qu'en tant que ministre-président bruxellois, il "soutient évidemment le gouvernement fédéral dans la lutte menée contre le terrorisme" et précise que son intention "n'était en aucun cas de comparer le gouvernement fédéral au régime nazi". "La lutte contre le terrorisme et le radicalisme constitue des questions fondamentales. Cependant, il y a des propositions, dont le retrait de la nationalité, qui suscitent des inquiétudes réelles et légitimes au niveau des droits de l'Homme et des libertés", commente encore M. Vervoort.

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