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De Decker, Reynders et la princesse Léa: de nouveaux noms sortent dans le Kazakhgate, suivis de démentis

Après Le Soir début du mois, De Tijd revient à son tour samedi sur une possible implication de la princesse Léa de Belgique, veuve d'Alexandre, le demi-frère de Baudouin et Albert II, dans le Kazakhgate. Entre temps, le Vif a publié un courrier qui confirmerait l'implication de l'ancien ministre Armand De Decker dans cette affaire, ainsi qu'une "sensibilisation" de trois ministres fédéraux de l'époque, Stefaan De Clerck, Didier Reynders et Steven Vanackere.

Un email envoyé en juin 2011 par un conseiller de Nicolas Sarkozy, alors président français, a été publié par le Vif ce vendredi. Il confirme l'implication d'Armand De Decker (MR) dans le dossier du Kazakhgate. Le document cite également le ministre des Finances de l'époque, Didier Reynders (MR), actuel ministre des Affaires étrangères. Joint par notre journaliste Julie Vuillequez pour Bel RTL, Didier Reynders a réagi: "D'abord, rien de neuf ne sort, a-t-il rétorqué. Ce document avait déjà été repris dans la presse l'année dernière et j'avais déjà eu l'occasion de démentir son contenu".

Le ministre poursuit en affirmant qu'il n'a jamais été au courant des démarches d'Armand Dedecker. "J'ai déjà eu l'occasion de le préciser chaque fois que la question m'a été posée, répond-il. La seule chose que je savais est que nous avions décidé, au gouvernement, de faire avancer deux textes de loi. Un texte sur la levée du secret bancaire en matière fiscale et un autre sur la transaction pénale. C'était une décision du gouvernement qui a été mise en œuvre par le ministre de la Justice".


D'autres ministres et la princesse Léa impliqués dans le Kazakhgate?

Pour rappel, le Kazakhgate est le nom donné à une affaire judiciaire mêlant plusieurs individus. L'ancien ministre Armand De Decker aurait joué de ses contacts pour faire passer, en urgence et en période d'affaires courantes, une loi sur la transaction pénale, permettant ainsi à un homme d'affaires belgo-kazakh, Patokh Chodiev, de se sortir d'un mauvais pas judiciaire. D'autres personnes sont citées dans certains documents concernant cette affaire, notamment deux associés de l'homme d'affaires, proches du président kazakh Noursoultan Nazarbaïev. Une "sensibilisation" de trois ministres fédéraux de l'époque est aussi évoquée: Stefaan De Clerck, Didier Reynders et Steven Vanackere.

Après la publication par Le Vif vendredi de la lettre impliquant ces ministres, De Tijd mentionne d'autres révélations ce samedi. Celles-ci concernent une transaction mystérieuse de l'avocate de Patokh Chodiev, Catherine Degoul, vers le Fonds d'Entraide Prince et Princesse Alexandre de Belgique de la princesse Léa, la veuve d'Alexandre, demi-frère d'Albert II. Lors de sa première audition, l'an dernier, l'avocate avait affirmé que cette transaction était une demande d'Armand De Decker. "Il m'a demandé de 'faire un geste, une faveur' à la sœur du Roi". Selon les documents judiciaires consultés par le Tijd, la princesse Léa sera encore entendue cette année. Elle a déjà confirmé le versement de janvier 2012, mais dit n'avoir jamais entendu parler de Catherine Degoul. Armand De Decker sera entendu lundi par le MR au sujet du Kazakhgate.


La princesse Léa dément toute implication

La princesse Léa de Belgique a tenu a réagir samedi par voie de communiqué à son éventuelle implication dans le dossier Kazakhgate. "La Princesse Léa s'indigne de ce que l'honorabilité du Fonds d'Entraide Prince et Princesse Alexandre de Belgique puisse être mise en cause à l'occasion d'un dossier auquel le Fonds d'Entraide et elle-même sont évidemment totalement étrangers", indique le document.

La veuve d'Alexandre de Belgique, demi-frère du roi Albert II, souligne que "le compte du Fonds d'Entraide a effectivement été crédité au début 2012 d'un montant de 25.000 euros, présenté comme émanant de l'Ordre de Malte en faveur d'une œuvre bénéficiant de la caution morale du Fonds d'Entraide. Cette somme a aussitôt été transférée du compte du Fonds d'Entraide au compte de l'association bénéficiaire, la destination caritative souhaitée par le donateur".

La princesse Léa a par la suite fourni tous les éclaircissements utiles aux enquêteurs lorsqu'il est apparu plus récemment "que l'Ordre de Malte paraissait ne pas être le donneur d'ordre du transfert", ajoute le communiqué. "L'action du Fonds d'Entraide repose exclusivement sur l'intervention de bénévoles et ne dispose pas d'un secrétariat rémunéré à même de réagir au jour le jour aux communications reçues, tous les dons étant intégralement rétrocédés aux œuvres soutenues".

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