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Des associations questionnent l'intérêt supérieur de l'enfant dans les expulsions

(Belga) Les enfants sont les premières victimes des enfermements et expulsions, ont fait valoir mercredi les réseaux SOS Migrants, Front des Migrants et les collectifs contre les Rafles et les Expulsions et pour la Régularisation (CRER) et de Résistance aux Centres pour Etrangers (CRACPE). Dominique Ernould, porte-parole de l'Office des étrangers, a assuré jeudi que les enfants ne sont jamais isolés et gardent un parent auprès d'eux.

Selon les associations, des familles sont brisées par les décisions de l'Office des étrangers, qui enferme des pères et des mères, les séparant de leurs enfants, n'hésitant pas à expulser un des parents. Elles estiment que l'Office des étrangers bafoue l'intérêt supérieur de l'enfant. Elles avancent plusieurs cas dont celui d'une mère envoyée mardi au centre fermé 127 bis, qui se plaignait d'avoir été séparée de ses jumeaux âgés de quelques mois. La femme en question a été libérée dans l'après-midi. Dominique Ernould explique que dans ce cas, la présence d'enfants n'avait pas été signalée dans le rapport de police, ce qui est une erreur exceptionnelle attribuée au stress de l'interpellation. Cependant, elle assure que les informations sont toujours vérifiées à l'arrivée au centre fermé, ce qui a mené à sa libération. Les associations dénoncent plusieurs cas de pères expulsés alors qu'ils avaient une reconnaissance de paternité. Pour l'un d'eux, son enfant a été placé car la mère était absente. Certains prétendaient vivre de manière conjugale. "Etre parent d'enfants ne veut pas dire qu'on a automatiquement un droit de séjour en Belgique", explique Dominique Ernould. "Le fait d'avoir des enfants n'empêche pas d'être éloigné sans ses enfants, mais chaque cas est analysé individuellement. (...) En général, on n'éloigne pas si l'enfant reste sans parent en Belgique. Sinon, on éloigne toute la famille. On n'isole pas des enfants". Elle avance qu'il y a des paternités de complaisance (où l'intéressé n'est en fait pas le père biologique) et qu'il y a des perspectives de changements législatifs en cours d'élaboration pour protéger l'intérêt de l'enfant dans ces cas. "Pour les mariages de complaisance, on a renforcé les contrôles, les conditions et les collaborations avec les administrations communales", ajoute-t-elle. Bernard De vos, délégué général aux droits de l'enfant, estime qu'il y a bien un durcissement des politiques au détriment des enfants : "Il y a des situations individuelles qui sont préoccupantes et qui mises bout à bout sont vraiment inquiétantes. On peut ajouter à cela que les mineurs devraient être testés plus rapidement en matière d'âge. On a eu il y a quelques temps un mineur de 16 ans qui est resté 13 jours au centre fermé Caricole. On évalue l'âge avec des tests osseux qui prennent pour référence des jeunes américains des années 40 et il doit y avoir des erreurs". Il s'inquiète aussi des unités familiales en cours de construction en centre fermé pour les familles qui se sont soustraites au retour volontaire dans les maisons ouvertes. (Belga)

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