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Doulkeridis remet les pendules à l’heure: Juncker ment, les intérêts de la dette grecque rapportent plus que l'aide financière des Européens

Christos Doulkeridis, chef de groupe Ecolo au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, était l’invité de la rédaction de Bel RTL ce matin. Au micro de Martin Buxant, il a commenté la situation de la Grèce, qu’il suit de très près.

Il doit y avoir un référendum ce week-end qui va porter sur un plan européen d’aide à la Grèce qui est controversé et qui n’est même plus d’actualité. Dans le fond, c’est un référendum pour ou contre l’Euro, pour ou contre l’Europe. Qu’est-ce que vous voteriez, vous ?

On peut dire tout ce qu’on veut sur la pertinence de ce référendum mais ce n’est pas un référendum sur " pour ou contre l’Euro " ou " pour ou contre l’Europe ". Non, cette lecture est inacceptable. Cette lecture, qui est celle qu’a véhiculée Jean-Claude Juncker, est totalement scandaleuse.


Vous lui en voulez au président de la Commission européenne ?

Je lui en veux totalement. Le premier responsable, c’est-à-dire celui qui devrait être au-dessus de la mêlée, celui qui devrait représenter les intérêts de l’Europe, est en train d’avoir un discours où il dit en mentant aux Grecs que s’ils répondent non au référendum, ça voudrait dire que la Grèce sortirait de l’Europe. C’est totalement scandaleux. Déjà rien que d’envisager qu’un pays de l’Union Européenne puisse la quitter, mais c’est vraiment totalement scandaleux ! Que ce soit le premier des Européens qui puisse tenir ce type de discours est totalement incroyable.


Qu’est-ce que vous voteriez, vous ?

Le référendum pose la question suivante : pensez-vous que la Grèce doive accepter de nouvelles mesures d’austérité encore plus importantes pour le pays. Et la réponse est forcément " non ". Pourquoi " non " ? Pour les conséquences sociales que cela représente.


C’est de l’austérité, les mesures qui sont proposées par l’Europe ?

Mais bien sûr. Ce n’est pas un grexit qu’il faut, c’est un austérexit qu’il faut. Il faut sortir de l’austérité. Ce n’est pas de l’Europe qu’il faut sortir. Ce n’est pas la Grèce qu’il faut sortir. C’est arrêter les politiques d’austérité qui existent.

Je dis que pour des raisons d’efficacité économiques, pas seulement pour la Grèce mais aussi pour le reste de l’Europe, on ne peut pas mettre à genoux un des pays au niveau européen. A quoi servent les mesures d’austérité? Elles servent à vendre la Grèce. Elles servent à vendre un pays aux créanciers qui sont là et qui se sucrent.


Vous dites: on vend la Grèce aux marchés financiers ?

Mais bien sûr. On est en train de faire des sondages pour dire combien la dette coûtera aux Belges ou aux Allemands mais ce qu’il faudrait aussi dire c’est combien rapporte ces taux d’intérêts qui sont extrêmement importants et que doivent payer les Grecs dans le contexte actuel aux Allemands. Et aujourd’hui, ils rapportent de l’argent et non pas l’inverse. Donc il y a une désinformation qui est inimaginable.


Vous comprenez quand même que le peuple allemand qui paye 27% du budget européen en ait marre de payer pour la Grèce? Ils sont en majorité, 51% des Allemands sont pour éjecter la Grèce de la zone euro.

Ils ne payent pas 27% pour la Grèce, ils payent pour le budget de l’ensemble de l’Union européenne et ils ont aussi des bénéfices. Ils sont en majorité pourquoi ? Parce qu’il y a aussi une désinformation inimaginable qui existe où on fait croire aux Allemands qu’ils sont en train de payer pour la Grèce. Ce qui est jusqu’à aujourd’hui totalement l’inverse, puisque les taux d’intérêts que payent les Grecs par rapport aux emprunts qu’ils doivent contracter sont justement aux bénéfices des créanciers, allemands notamment.

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