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Emeutes à Bruxelles - Le SLFP Police déplore le manque de leçons tirées du passé

(Belga) Le 6 novembre 2014, une centaine de policiers avaient été blessés lors d'une manifestation syndicale interprofessionnelle à Bruxelles. Trois ans plus tard, "nous ne pouvons pas nous défaire de l'impression qu'aucune leçon n'a été tirée par les acteurs principaux", déplore le SLFP Police. Le syndicat policier exige une réunion urgente du Comité supérieur de concertation, organe qui rassemble les autorités politiques et les syndicats policiers reconnus.

Samedi soir, après la qualification de l'équipe nationale marocaine de football pour la prochaine Coupe du monde, des émeutes sont survenues au centre de Bruxelles. Quelque 300 personnes y ont pris part, tandis que 22 agents de police ont été blessés (17 parmi les renforts envoyés par la police fédérale et cinq au sein des équipes d'intervention de la police Bruxelles-Ixelles). Tout comme le ministre de l'Intérieur Jan Jambon, le SLFP Police s'étonne qu'aucune arrestation n'ait eu lieu. "Mais ce n'est certainement pas une critique à l'égard des collègues sur le terrain à ce moment-là", précise-t-il dans un communiqué. Vu le nombre élevé de blessés et l'étendue des dégâts, les syndicats policiers s'interrogent sur la pertinence des directives données aux services d'ordre lors de ce genre d'événements. Le SLFP Police "exige du ministre de l'Intérieur qu'il réunisse en urgence le Comité supérieur de concertation (...). Si effectivement il ressort de ce débat qu'on n'a retenu aucune leçon du passé, nous exigerons alors du ministre de l'Intérieur qu'il prenne ses responsabilités en décidant des mesures nécessaires." La CSC Police, autre syndicat policier, interpellera la zone de police de Bruxelles-Ixelles et demandera aussi une analyse du suivi des recommandations sur la "gestion négociée de l'espace public" adoptées après la manifestation du 9 novembre 2014, a fait savoir Stéphane Deldicque, délégué permanent. "La philosophie de ces recommandations, c'est de ne pas avoir d'attitude provocatrice. Mais, quand on voit ce qui s'est passé samedi soir, on peut se demander s'il n'aurait pas fallu intervenir plus tôt. Une fois qu'on laisse monter la sauce, si je puis dire, il est plus difficile de calmer les choses. Les collègues ne comprennent pas pourquoi ils ne reçoivent pas du renfort plus rapidement, pour éviter l'escalade des violences mais aussi pour leur propre sécurité", analyse Stéphane Deldicque. Le ministre de l'Intérieur Jan Jambon a demandé à l'Inspection générale de la police fédérale et de la police locale (AIG) l'ouverture d'une enquête sur les circonstances dans lesquelles s'est déroulée l'intervention policière de samedi soir. (Belga)

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