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Est-ce la volonté de Marc Goblet de paralyser le pays au finish à partir de mardi? Voici sa réponse… qui va encore plus loin

Il souhaite que les travailleurs du privé se joignent à sa grève au finish, considère que si la FGTB n'est pas suivie par les syndicats flamands, la CSC et la CGSLB, c'est à cause du gouvernement... dont il réclame toujours la démission car selon lui, il nie la concertation sociale. Enfin, il avoue à demi-mot que quand la base décide d'une grève sauvage sous la colère, il ne peut que comprendre ses affiliés, tant pis pour les usagers.

Le secrétaire général de la FGTB était l’invité du RTLINFO 13H ce vendredi. Luc Gilson lui a posé les questions qui fâchent, dont celle-ci: la CGSP Wallonie et la CGSP Bruxelles appellent à une grève au finish dans tous les services publics à partir de mardi prochain. C’est votre volonté de paralyser la Belgique au finish ?

"Je dirais pas seulement dans les services publics", espère même Marc Goblet. Selon lui, il y aurait"un sentiment qui gagne de plus en plus les travailleurs qui ont l’impression de ne pas du tout être respectés dans leur dignité" par le gouvernement Michel. "Tenir des propos du type "c’est de la désinformation, ils ne comprennent pas", c’est prendre les gens comme si ils ne constataient pas qu’ils ont un revenu qui diminue, que tout augmente, et qu’ils ont l’impression qu’on met simplement à charge des travailleurs et d’un autre côté on protège les fraudes fiscales et les capitaux."


Le fait que la FGTB n'est suivie par aucun autre syndicat, surtout en Flandre? La faute du gouvernement...

Pour M. Goblet, c’est d’ailleurs le gouvernement qui est responsable de tout. Y compris du fait que le syndicat socialiste côté francophone du pays n’est pas soutenu ni par son pendant flamand, ni par les deux autres syndicats francophones, chrétien et libéral, dans sa décision de paralyser le pays. "C’est la volonté évidemment du gouvernement de faire en sorte soit de rompre le front commun, soit d’en faire un problème communautaire." Et d’avouer qu’il y a tout de même "des sensibilités et de réalités différentes d’une région à une autre". Pourtant, il est formel, toutes les organisations syndicales du pays seraient pourtant d’accord... "Je peux vous garantir que dans les organisations syndicales, l’unité fédérale prime."


La FGTB veut toujours la démission du gouvernement car ils refuseraient la concertation sociale

La FGTB est partie dans une croisade contre le gouvernement, appelant celui-ci à la démission."S’ils restent dans leur ligne, ils n’ont qu’une solution, c’est qu’ils s’en aillent", a réaffirmé M. Goblet, qui rappelle avoir mis le gouvernement Michel en garde contre cette "ligne", celle de la non concertation, selon lui. "J’ai dit de manière très claire que si le gouvernement à un moment donné ne changeait pas d’orientation, ne venait pas dans une réelle concertation qui n’est pas simplement de nous dire : on vous informe mais de toute façon on a la légitimité politique donc on décide. Ce qui est tout à fait l’opposé du modèle belge de concertation. Nous reconnaissons la légitimité d’un gouvernement, mais ils doivent aussi reconnaitre la légitimité au niveau de la concertation."


Charles Michel répond que des accords sociaux pourraient été engrangés et appliqués par le gouvernement...

Pourtant, selon Charles Michel, la concertation se passe bien... "Il y a eu beaucoup d’accords sociaux qui ont été conclus dans le dernier mois et ils ont été très largement exécutés par le gouvernement. Ça montre bien qu’il y a un décalage entre la réalité, où on prend en compte largement la concertation sociale, et une certaine perception qui est créée" par le syndicat socialiste. On en revient à ce bras de fer politique entre la FGTB et un gouvernement qui ne cèdera pas de terrain : "Nous voulons engranger des résultats parce que c’est ça qui va compter pour renforcer les réponses que nous offrons aux citoyens, aux PME, aux entreprises. Nous avons un cap très clair, des réformes qui sont nécessaires sont indispensables, dans le dialogue", a rappelé Charles Michel ce vendredi.


"Il y a eu de la concertation" mais "ce n'est pas de la concertation"

"Il y a eu effectivement de la concertation", concède Marc Goblet, "mais même quand on avait des accords unanimes entre les interlocuteurs sociaux, le gouvernement modifiait des points essentiels"rappelle-t-il. "Je ne suis pas d’accord que la concertation se résume à nous dire voilà ce qu’on a décidé et de toute façon on ne changera pas notre ligne. Ce n’est pas de la concertation."


Réponse aux navetteurs et aux étudiants? Les travailleurs syndiqués font ce qu'ils veulent !

Enfin, aux navetteurs et étudiants en colère contre cette grève surprise, puisqu’elle a été déclenchée hier alors qu’un préavis pour les même raisons avait été émis pour mardi prochain, Marc Goblet répond simplement qu’il ne peut pas contrôler sa base. "Toutes les provocations perpétuelles qu’il y a, ben à un moment les travailleurs en ont assez et vont parfois au-delà des plans d’action."


Pourquoi cette grève au finish?

Et seul le fond du problème qui touche aujourd’hui les cheminots, voici son explication : "Les jours de congé, ce sont des jours que les travailleurs ont abandonné une partie du salaire en acceptant de travailler 38h ou 40h en en étant payé 36. C’est comme dans le privé quand on fait une réduction de temps de travail, les jours de récupération sont payés. Donc ça fait partie du salaire. A partir du moment où on remet ça en cause, c’est quelque part augmenter la durée du travail des travailleurs sans avoir respecté la moindre concertation. Donc je comprends parfaitement le côté réaction des travailleurs. C’est regrettable évidemment pour les usagers mais à un moment il faut un peu s’interroger sur les raisons qui font que ce gouvernement s’entête à vouloir à tout prix mettre des mesures en place sans ouvrir la moindre concertation. Les organisations syndicales ont encore rappelé leur volonté de négocier. On fait une série de propositions pour améliorer la productivité, mais on n’est jamais entendu par ce gouvernement."

On vous le disait : c’est un bras de fer entre le syndicat socialiste

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