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Interview franche et directe d'Elio Di Rupo: "Les finances de Mons dans le rouge, c'est dû à votre mauvaise gestion de bourgmestre?"

Elio Di Rupo, ex-premier ministre, président du PS et bourgmestre de Mons était l'invité de la rédaction de Bel RTL. Interrogé par notre journaliste Chantal Monet sur la rigueur budgétaire en cours à Mons, il a nié toute volonté d'austérité. "Nous ne touchons pas au pouvoir d'achat comme le fait par exemple le gouvernement fédéral qui le fait de façon drastique", a justifié le bourgmestre.

L'ancien Premier ministre a dû s'accrocher ce matin. Il fallait une bonne dose de répartie pour répondre aux questions franches de Chantal Monet, sur Bel RTL. Elio Di Rupo s'est défendu de toute volonté d'austérité et a réaffirmé que l'autorité qu'il représente à Mons fait tout pour "préserver le pouvoir d'achat" du citoyen.

Chantal Monet: Elio Di Rupo, il paraît que vous n'avez plus de sous, que les finances de Mons sont dans le rouge. C'est à cause de la mauvaise gestion du bourgmestre que vous êtes?

Elio Di Rupo: D'abord, je viens de revenir à la ville, deux ce sont les conséquences de mesures prises entre 2010 et 2015...

C.M. : Donc ce n'est pas vous, c'est votre prédécesseur ?

E. D. : Non... essentiellement entre 2010 et 2012. Il faut trouver 10 millions, nous le faisons en n'augmentant pas les additionnels à l'impôt des personnes physiques, en ne mettant personne dehors et en touchant le moins possible au citoyen. On fait du mieux qu'on peut pour préserver le pouvoir d'achat.

C. M. : Oui mais, réduction du personnel à la commune, aux CPAS, à la police, moins de bus gratuits, augmentation du précompte immobilier, taxe sur les nuits d'hôtel, sur les parkings extérieurs, vous faites finalement un peu ce que vous reprochez au gouvernement Michel, non?

E. D. : Vous avez une manière unilatérale d'analyser les choses, c'est dommage que je n'ai pas le temps de vous l'expliquer. Simplement vous dire que nous le faisons d'une manière extrêmement modérée et qu'on ne fait pas de miracle. Nous devons retrouver l'équilibre budgétaire. Je viens de revenir à la ville de Mons, la situation est ce qu'elle est. Je prends mes responsabilités sur un programme de 5 ans. D'ici 2020, nous trouverons l'équilibre budgétaire.

C. M. : Vous concédez qu'il y aura de l'austérité, de la rigueur? Tout ce que je viens de citer, ce n'est pas de l'austérité?

E. D. : Il n'y a certainement pas d'austérité. C'est une rigueur nécessaire due aux circonstances. Par exemple, il faut payer des cotisations sur les pensions, on a ajouté des moyens financiers aux CPAS, on a renforcé le financement de la police, tout cela a coûté. Aujourd'hui, on se rend compte qu'il y a un déficit. Il faut trouver une solution en touchant le moins possible à nos citoyens.

C. M : Ca vous met dans une situation délicate pour critiquer ce que les autres font? Vous êtes finalement tous dans le même bateau.

E. D. : Pas du tout, c'est toute la différence entre la droite et la gauche. Nous assumons nos responsabilités avec rigueur mais n'entrons pas dans l'austérité. Nous ne touchons pas au pouvoir d'achat comme le fait par exemple le gouvernement fédéral qui le fait de façon drastique. Cela va coûter très cher au citoyen et en même temps à l'économie en général car cela va réduire la croissance économique du pays.

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