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Jan Jambon balaie les critiques: "Je comprends que Laurette Onkelinx dise n’importe quoi"

Pascal Vrebos recevait ce dimanche comme Invité le ministre de l’Intérieur Jan Jambon (N-VA). Spécialement attaqué ces derniers temps par la cheffe de file socialiste au parlement Laurette Onkelinx, il lui a répondu sur plusieurs points.

Suite à l’information dévoilée sur le fameux SMS intercepté -"On est cramés, on doit le faire avant demain"- qui a été à la base du passage en alerte de niveau 4 à Bruxelles pendant plusieurs jours, Laurette Onkelinx a critiqué l’action du gouvernement Michel et en particulier du ministre Jambon à ce moment. Selon elle, ils ont provoqué une psychose dans la population.


Il n'y avait pas que le SMS

Premièrement, a fait remarquer Jan Jambon, le SMS n’était pas la seule indication d’une menace imminente. "Ce n’était pas seulement ce SMS. Il y avait plusieurs indications" pour passer au niveau 4. Quant à l’attaque de Laurette Onkelinx, il relativie. Finalement, elle joue simplement son rôle. "En anglais, on dit “The Duty of an Opposition is to oppose”. (Le devoir de l’opposition, c’est de s’opposer, ndlr) Donc je comprends que Laurette Onkelinx dise n’importe quoi", a-t-il expliqué.


Si on avait eu 100 morts à Bruxelles, on m'aurait reproché de ne pas en avoir fait assez

Mais pour lui, le gouvernement a agi avec prudence. "A ce moment-là, le gouvernement et le conseil national de sécurité avaient toutes les informations -c’est l’OCAM qui nous a dit quelle était la menace- et on a agi. C’est assez gratuit de venir dire aujourd’hui" qu’on n’aurait pas dû. "Se demander si on n’en a pas fait trop, c’est maintenant une question de luxe. Imaginez l’inverse, si j’étais ici avec 100 morts à Bruxelles, on m’aurait reproché de ne pas en avoir fait assez."


J'espère que la Région bruxelloise aidera à nettoyer Molenbeek

Le nettoyage de Molenbeek qu’il avait promis n’a lui pas encore réellement commencé. "On va venir avec un plan porté par les pouvoirs locaux, le bourgmestre, la police et j’espère aussi la Région bruxelloise", a expliqué le ministre qui demande donc du temps. Quant à la raison de la radicalisation qui semble plus importante dans cette commune bruxelloise qu’ailleurs en Belgique, le ministre n’en a pas rajouté une couche sur l’ancien bourgmestre PS de la commune Philippe Moureaux comme l’a fait son parti. "Comme parti d’opposition, on a toujours critiqué ce qu’il se passe à Molenbeek. Maintenant, je suis dans le rôle et la responsabilité pour aider à résoudre les problèmes."


Un problème d'intégration: les francophones ont trop tardé à copier la Flandre

C’est donc plutôt le manque de politique d’intégration côté francophone qu’il a pointé du doigt. "On savait déjà depuis un certain temps, et les attentats de Paris l’ont prouvé, qu’il y a beaucoup de liens avec les terroristes à Molenbeek. Je pense que notre politique d’immigration depuis de nombreuses années n’était pas très efficace. Ca a changé. En Flandre, on a depuis 2004 un plan d’intégration et je suis très heureux qu’en Wallonie et à Bruxelles ils s’y mettent maintenant. Mais je pense que ça a trop tardé."


Onkelinx sait très bien que c'est impossible de suivre tous les fichés 24h/24

Laurette Onkelinx a également estimé que c’était de la faute de Jan Jambon si, selon elle, rien n’a été fait pour surveiller les 837 personnes fichées en Belgique susceptibles de passer à l’acte. "J’invite Mme Onkelinx à venir avec moi dès 6h du matin. Les personnes fichées, elle sait très bien vu ses fonctions précédentes que pour les suivre 24h/24, on a besoin de 12 personnes à temps plein par suspect. Les suivre tous, c’est impossible, donc on a des différences entre les gens", des priorités.


Vers une seule zone de police pour tout Bruxelles?

Quant à la Région de Bruxelles-capitale, le ministre serait pour y instaurer une fusion des zones de police. "J’invite les gens à voir le problème sous l’angle de la sécurité. Toutes les grandes villes internationales ont toutes une seule zone de police. Je suis aussi pour la police de proximité, mais avoir sur un territoire un seul commandement de police, je suis pour. Mais si tous les partis flamands sont d’accord là-dessus, les francophones ne le sont pas. Donc je ne forcerai pas la main", a-t-il expliqué. Il a renvoyé au passage la critique concernant le manque d’effectifs policiers à Bruxelles aux niveaux de pouvoir inférieurs. Il manque 700 effectifs, "c’est énorme, mais les effectifs pour la police locale, ce sont les pouvoirs locaux qui doivent les fournir".


Le problème en Europe, c'est que les Etats membres n'ont pas l'obligation de fournir leurs informations spontanément à Europol

On l’a encore vu avec les déplacements de Salah Abdeslam dans toute l’Europe, l’échange de données au niveau anti-terrorisme est plus que perfectible entre les Etats membres. L’Europe est-elle une passoire ? "C’est effrayant mais c’est une des valeurs de l’Europe, la libre circulation", a déclaré le ministre. "C’est pour ça que je suis heureux qu’on ait vendredi atteint un accord pour avoir ce système PNR, qui permet de capter les données des passagers aériens." Selon lui, le fond du problème vient du manque d’obligation de partage d’informations pour les pays membres de l’UE. "L’échange de données connues n’est pas au point. Je le vois. Europol, l’institution policière européenne, collecter les données, mais tous les différents Etats membres ne les donnent pas car pour le moment, ils n’y sont pas obligés. C’est un des débats qui se déroule au niveau européen pour pouvoir obliger tous les Etats membres à donner ces données. A ce moment-là, à chaque contrôle, on peut savoir qui est dans la nature."


Onkelinx coupable d'une agression grave

Enfin, le ministre de l'Intérieur a répondu à une autre attaque de Laurette Onkelinx: la N-VA organiserait en douce depuis ses postes au gouvernement fédéral la fin de la Belgique. "Si elle dit ça, elle doit le prouver. C’est une agression grave je trouve. Moi je dis depuis le premier jour que je connais mes responsabilités et je les prends : c’est de garantir au maximum la sécurité des gens. Avec ça on ne joue pas", a-t-il asséné, rappelant que pour la N-VA, "le communautaire est gelé".

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