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L'opposition dénonce le discours de Charles Michel, qui "ne vit pas sur la même planète que les citoyens"

L'opposition n'a rien entendu de bien neuf dans le quatrième discours sur l'état de l'union du Premier ministre Charles Michel, l'estimant déconnecté des réalités vécues par nombre de concitoyens.

"Je n'ai pas senti de vrai souffle, de vrai projet", a commenté le chef de groupe Ecolo-Groen Jean-Marc Nollet. Le Premier ministre s'est voulu pédagogique, revenant, chiffres à l'appui, sur les nombreuses réformes entreprises par son gouvernement pour redresser la situation socio-économique du pays. "Il a avancé des chiffres en guise de bilan mais il en a caché d'autres, ceux relatifs aux difficultés sociales que vivent nos concitoyens, singulièrement les 2,3 millions de personnes en situation de pauvreté ou de quasi-pauvreté", a estimé l'élu écologiste. Enfin, il se contente de "citer" l'enjeu climatique sans autre ambition, ajoute-t-il, alors que le gouvernement désinvestit dans la SNCB.

"Rien de neuf sous le soleil", a embrayé sa collègue cdH Catherine Fonck qui a dit avoir entendu un "quasi-copier-coller de la déclaration de l'an dernier". Elément "positif" retenu par la députée centriste, le pacte d'investissement qui sort d'une logique purement fédérale pour s'inscrire dans une dynamique avec les Régions. "Si c'est efficace, nous le soutiendrons", a-t-elle indiqué alors que le cdH a intégré la majorité wallonne durant l'été. Au-delà, Catherine Fonck constate le "décalage terrible" entre le discours du Premier ministre et les réalités de terrain, "les efforts terribles et inéquitables demandés en matière de pensions, alors que la lutte contre la grande criminalité financière reste frileuse".


Deux mondes différents

"Il y a le monde dans lequel vit Charles Michel où tout va bien, les jobs sont stables, et le vrai monde, vécu par la population qui voit que 75% des jobs créés le sont à temps partiel", a réagi Raoul Hedebouw (PTB) alors que le Premier ministre a lui assuré, chiffres de l'ONSS à l'appui, que l'essentiel des nouveaux emplois créés l'étaient à temps plein et que les flexi-jobs n'influençaient pas ces créations. Raoul Hedebouw fustige lui ces flexi-jobs et dénonce l'absence d'empathie pour les 392.000 malades de longue durée. "Nous avons d'un côté un Premier ministre à 11.000 euros par mois, de l'autre, des travailleurs flexi-jobs qui ne connaissent leur horaire que le matin de leur prise de travail, et dont les enfants doivent parfois renoncer au cours de sport, en l'absence de parent pouvant les y conduire", a-t-il dénoncé.

Pour Olivier Maingain (DéFI), tout n'est pas négatif dans le discours du Premier ministre mais rien que la comparaison avec les pays européens voisin est déjà mal choisie "alors que nos performances sont en-deçà de la moyenne des pays européens, en matière d'emplois et de croissance". On s'est "trompé de paradigme en ne misant que sur la compétitivité et pas sur le pouvoir d'achat. Avec l'inflation, le saut d'index et l'augmentation de la TVA, aucun citoyen ne peut dire que son pouvoir d'achat a augmenté", a-t-il estimé, démontant à cet égard le discours du chef du gouvernement.


Une "répétition de l'accord de l'été"

Selon le nouveau chef de groupe PS Ahmed Laaouej, "on a aujourd'hui un Premier ministre et un gouvernement au 'service minimum'". Il n'est "pas à la hauteur des attentes de la population et des enjeux socio-économiques". A l'instar de ses collègues, M. Laaouej estime que le Premier ministre "ne vit pas sur la même planète que les citoyens qui font face à une précarisation galopante, les travailleurs qui n'arrivent plus à boucler leurs fins de mois et les malades et les pensionnés qui vivent au jour le jour les coupes budgétaires dans la sécurité sociale". L'élu socialiste reproche au Premier ministre de "balancer des chiffres sans se soucier des réalités qu'ils cachent, celles du devenir des travailleurs et des fonctionnaires".

La cheffe de groupe sp.a Maryame Kitir a abondé dans le même sens. "Rien de neuf, il s'agit de la répétition de l'accord de l'été", a-t-elle dit, pointant également les dures réalités que cachent les chiffres avancés par le Premier ministre.

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