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La compagne de Paul Furlan travaillait dans son cabinet depuis 2009 et ça n'était renseigné nulle part

Depuis quelques jours, le ministre wallon des Pouvoirs locaux, Paul Furlan, est dans la tourmente. En effet, son chef de cabinet, Claude Parmentier était administrateur de Nethys, l’entité opérationnelle de Publifin. Pour cette fonction, il avait touché, depuis fin juin 2013, plus de 153.000 euros.

Deux postes au sein des cabinets de son compagnon

Si M. Furlan a annoncé qu’il n’était pas du tout au courant, une nouvelle révélation risque de mettre en péril sa carrière. Selon nos confrères du Vif/l’Express, le ministre aurait engagé, en 2009, sa compagne en tant que "conseillère particulière" dans son cabinet. Et la jeune femme, Anne-Sophie Herbé, occupait déjà des permanences au cabinet de bourgmestre de son compagnon à Thuin. Le problème, selon Le Vif, c’est qu’aucune trace de ces fonctions n’apparaît dans les dernières déclarations de mandant de Mme Herbé qui est conseillère provinciale. 

Ces nouvelles révélations n’augurent rien de bon pour Paul Furlan qui est, ce mercredi après-midi, au cœur des débats au Parlement wallon avec l’affaire Publifin.


RAPPEL DES FAITS DE L'AFFAIRE PUBLIFIN: CHRONOLOGIE

17 janvier: le vice-président de Nethys démissionne de son poste de président du comité d'éthique du cdH
Le vice-président de Nethys, Dominique Drion, a démissionné mardi des fonctions de président du comité de déontologie et d'éthique du cdH qu'il occupait jusqu'à présent. Conseiller provincial et patron du cdH liégeois, M. Drion a également été administrateur de Publifin. Il a à ce titre bénéficié du régime de rémunérations litigieux mis au jour ces dernières semaines.


17 janvier: trois administrateurs indépendants de Nethys dénoncent un lynchage immérité

Trois administrateurs indépendants de Nethys, société privée opérationnelle du holding financier public liégeois Publifin, ont défendu mardi l'image de cette société, écornée à leurs yeux par un "bashing" immérité et potentiellement destructeur de valeur. Ces trois administrateurs indépendants - Philippe Delaunois, ex-CEO de Cockerill Sambre, Pierre Meyers, ancien vice-président de CMI et du groupe FN et Diego Aquilina, directeur d'Intégrale - sont entrés dans la structure en 2014, dans un souci de renforcement de la bonne gouvernance dans l'ex-Tecteo et d'un renforcement de son expertise.
Dans un communiqué, ils rappellent l'ampleur de Nethys (3.000 emplois directs pour un chiffre d'affaires d'un milliard d'euros) dans des secteurs très concurrentiels (télécoms, médias, énergie, finance, assurances et participations). Ils notent que la structuration - légale - du groupe Nethys est similaire à des acteurs tels qu'Ethias, la FN, la Sonaca, Elia ou Fluxys.


16 janvier: démission de Claude Parmentier, le chef de cabinet-adjoint de Paul Furlan


La même journée, l'hebdomadaire Le Vif avait révélé que Claude Parmentier, par ailleurs bourgmestre de Wanze, a touché depuis fin juin 2013 plus de 153.000 euros brut en tant qu'administrateur de Nethys SA, l'entité opérationnelle de Publifin. L'homme fait également partie du conseil d'administration de Publifin, holding public liégeois qui secoue actuellement le monde politique wallon en raison des rémunérations très généreuses perçues par certains mandataires locaux en tant que membres de ses comités d'avis.


13 janvier: "Je suis en colère parce qu'on m'a roulé dans la farine" dit Furlan

Le ministre wallon des Pouvoirs locaux Paul Furlan est en "colère" et estime avoir été "roulé dans la farine" dans le contexte des révélations sur les rémunérations des comités de secteur de Publifin, lit-on vendredi dans L'Avenir. Il promet d'être "intransigeant" lorsqu'il aura les résultats de l'enquête demandée à son administration au sujet de l'affaire.


22 décembre: Publifin supprime les comités de secteur controversés

Le conseil d'administration du holding public liégeois Publifin, ciblé par les critiques ces derniers jours en raison des montants jugés abusifs de rémunération des membres de ses comités de secteur, a décidé jeudi de supprimer ces organes consultatifs, ainsi que le lui avait enjoint la veille le ministre des Pouvoirs locaux, Paul Furlan.


20 décembre: l'affaire "Publifin" éclate grâce au magazine Le Vif

Vingt-quatre mandataires locaux perçoivent de très généreuses rémunérations pour siéger dans trois organes d'avis internes à Publifin, l'intercommunale qui contrôle à 100% l'entreprise Nethys (Voo, BeTV, L'avenir), rapporte alors Le Vif sur son site internet.

Celui-ci s'appuie sur les propos de l'échevin des Finances d'Olne, l'une des 76 communes actionnaires de Publifin, qui, à ce titre, a pu consulter des données internes sur la composition et l'activité de ces organes d'avis, qualifiés de "bidon" par Le Vif, ainsi que les rémunérations dont bénéficient leurs membres. Celles-ci oscillent entre 1.340 et 2.871 euros bruts par mois et ce, pour quelques réunions où la présence n'est pas obligatoire pour être rémunéré, soit un salaire horaire de... 9.800 euros bruts, avait calculé Le Vif. Ces organes d'avis, qui portent le nom de "comités de secteur", sont censés "éclairer" le conseil d'administration de Publifin mais "servent en réalité à rémunérer des élus rendant ou ayant rendu service à leur parti", ajoute le site d'information.Le mécanisme profiterait au total à 24 mandataires locaux issus du PS, du MR ainsi que du cdH.

Dans un communiqué envoyé mardi soir, Publifin contestait toute mauvaise gouvernance et souligne qu'elle fut à l'origine de "la plus grande rationalisation du nombre d'intercommunales en Wallonie" par l'absorption de toutes les intercommunales wallonnes de câblodistribution ainsi que plusieurs autres actives dans l'énergie. "Dans ce cadre, et afin d'intégrer ce processus de rationalisation, il a été décidé par les différentes forces politiques liégeoises de conserver un comité de secteur pour chaque activité relative à un secteur industriel: l'énergie, les télécoms et plus spécifiquement l'ancienne Intermosane", expliquait Publifin. "Cette logique permettait à un nombre plus large de mandataires de rester en contact avec les activités menées tout en supprimant les conseils d'administration et en maintenant uniquement l'équivalent de trois anciens comités de gestion exécutifs sur dix", ajoutait le holding.

Quant aux rémunérations évoquées par Le Vif, celles-ci sont "exactement calquées sur les barèmes établis par la Région wallonne", poursuivait le communiqué. "Pour le surplus, une fois constitué, chaque comité, sous la conduite de son président, est responsable de son fonctionnement, du nombre de ses réunions et du rappel à l'ordre de ses membres et ce, en toute autonomie. Les objectifs poursuivis par chaque comité de secteur et leurs travaux figurent dans le rapport annuel de Publifin en toute transparence", insiste Publifin.

Réagissant aux informations du Vif, l'opposition Ecolo avait exigé "la plus grande transparence et le retour à la raison" au sein de "la nébuleuse Publifin-Nethys". "Ce nouveau scandale s'ajoute aux dérives et à la faiblesse du contrôle sur Nethys, dont de nouveaux éléments ont encore été dévoilés il y a quelques jours", commentait Stéphane Hazée, chef de groupe au Parlement de Wallonie. Pour les Verts, ces "rémunérations exorbitantes apparaissent d'autant plus scandaleuses qu'il s'agit d'argent issu de la collectivité: en effet, Publifin est 100% public et le financement des comités de secteur est donc payé par les citoyens", soulignaient-ils.

Une affirmation que le holding contestait avec force: "Publifin n'est aucunement financé par une quelconque dotation publique et donc de l'argent de la collectivité. Publifin vit uniquement de ses activités industrielles et commerciales et a d'ailleurs réalisé un bénéfice de 68,2 millions d'euros en 2015".

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