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La réduction du temps de travail, "une escroquerie électorale et une foutaise économique": qu'en pense le ministre bruxellois de l'Emploi?

Chaque soir dans "On refait le monde", Alain Raviart s’oppose à une invité pour un "duel". Hier soir, c’est Didier Gosuin, ministre bruxellois de l’Emploi qui s’y est collé. Pour le chroniqueur, avec la réductibilité linéaire du temps de travail sans perte de salaire – "gagner la même chose pour travailler moins" –, on n’est pas loin de "l’escroquerie électorale, intellectuelle, de la foutaise économique et de l’injustice sociale": "En France, on l’a vu, ça n’a pas marché. Mieux, le Prix Nobel français de l’économie a même jugé qu’il n’y avait rien qui théoriquement et empiriquement pouvait faire croire que la réduction du temps de salaire crée de l’emploi".

Didier Gosuin apporte son point de vue: "C’est vrai et c’est faux. C’est tout à fait qu’une réduction linéaire généralisée, c’est une ineptie, c’est un faux débat idéologique. On sait qu’il y a des emplois qui sont aujourd’hui en pénurie, prenons les infirmières (sic). Aller demander une réduction du temps de travail dans les hôpitaux alors qu’on ne trouve pas d’infirmières sur le marché... Par contre, il y a des emplois peu qualifiés. A Bruxelles, 98.000 demandeurs d’emplois. Combien y a-t-il de demandeurs d’emploi sans qualification ? 66%... 66.000. Est-ce qu’on a une autre solution pour mettre ces gens au travail ? J’attends que le parti au gouvernement donne les solutions..."

Alain Raviart explique que financer ces emplois nécessite, à un moment que l’Etat avance des deniers publics. "En France, cela a été chiffré, c’est 1% du PIB avec la loi Aubry. Ce qui veut dire concrètement que chaque emploi, en moyenne, a coûté 40.000 euros. Et donc, finalement, au lieu d’investir ça dans la formation, dans une politique structurée et à long terme, non, on fait un petit coup comme ça. Vous savez, depuis 1950, on a réduit le temps de travail de plus de 10 heures. Et on en est aujourd'hui à un chômage de masse. Ça veut dire qu’on ne répond pas à la question de la crise économique, du chômage, de l’emploi par de bonnes réponses, et la réduction du temps de travail, on l’a appliquée depuis 1950, et ça n’a rien résolu, que du contraire..."

Selon le ministre, la réduction du temps de travail a été appliquée maladroitement en France car elle était obligatoire et généralisée: "Ça c’est une foutaise". Il estime que depuis 1970, on reste plus ou moins dans les 39 heures. "Moi je constate aujourd'hui que nous n’avons pas de réponse sociétale quant au chômage. Le chômage ne diminue pas". Il préconise donc cette réduction du temps de travail pour les secteurs à faible qualification. 

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