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Le fédéral coopère-t-il mal avec les régions? "Cette remarque n’a absolument aucun sens"

Charles Michel était l'invité politique de Bel RTL ce matin. Le Premier ministre a répondu aux questions de Martin Buxant. Antonio Solimando résume cet entretien et a sélectionné quelques extraits.

Le premier ministre est revenu sur l'ajustement budgétaire. Premier point, les mesures pour relancer l'emploi: l'emploi des jeunes, par une baisse de charges sur le salaire minium. L'emploi dans l'Horeca, en défiscalisant les heures supplémentaires. L'emploi dans le commerce électronique, en autorisant le travail de nuit. L'emploi dans les petites entreprises, avec des mesures pour encourager les investisseurs.


"En six mois, on règle un problème vieux de plusieurs années"

L'Etat remet aussi les comptes à zéro avec les créanciers de la justice... Les factures en retard sont payées. Et celles à venir seront-elles payées en retard? D'abord, le Premier Ministre insiste sur le caractère historique de sa mesure: "En six mois, on règle un problème vieux de plusieurs années, et on débloque 30 millions supplémentaire en plus des 160 au total qui ont été débloqués pour l’arriéré. 30 millions supplémentaires pour permettre au ministre de la Justice de mettre les moyens humains là où c’est nécessaire". Martin Buxant demande alors si c’est suffisant pour faire fonctionner la justice: "En tout cas, on peut toujours vouloir plus et vouloir mieux, mais c’est un signal très clair".

Une réforme du secteur est actuellement en discussion, elle a été déposée il y a une semaine par le ministre de la justice. Il espère qu'elle va améliorer le fonctionnement de la justice, mais tout en lui faisant faire des économies. L'objectif est ambitieux, voire utopique. Mais s'il échoue, le secteur sous-financé repassera à nouveau en déficit.


La pillule passe mal pour les régions: "C’est une remarque qui n’a absolument aucun sens"

Les régions recevront donc moins que prévu. Ce n'est pas une décision politique, c'est l'application de la loi... Mais ça ne risque pas d'améliorer les rapports entre fédéral et régions. C'est révélateur d'un manque de confiance, des dirigeants francophones des entités du pays. Le PS, le cdH et les FDF d'un côté. Envers le MR au pouvoir au fédéral. Les régions bruxelloises et wallonnes contestent la forme. Elles estiment qu'elles auraient dû être associées au calcul ces recettes réévaluées à la baisse. Et elles demandent à voir les chiffres des experts du Ministère des finances... Pour le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort, il s'agit d'un mauvais exemple de coopération avec le fédéral. Réaction de Charles Michel: "C’est une remarque qui n’a absolument aucun sens puisque les entités régionales, donc les gouvernements régionaux connaissent exactement la loi de financement donc chacun peut faire les calculs, faire les évaluations et vérifier qu’elles correspondent à ce que le ministère des Finances fait comme évaluation mais il faut pour cela que dans les gouvernements régionaux les administrations des Finances qui soient en mesure d’analyser la situation financière". Martin Buxant demande: "Ils n’étaient pas prêts, c’est ça que vous voulez dire ?" Michel répond: "Je ne porte pas d’appréciation et je ne vais pas mettre de l’huile sur le feu, on aura ce mercredi une réunion avec les ministres-présidents pour en parler très calmement et en toute transparence".


"Vous assurez qu’il y aura une réforme fiscale ?"

Entre un CD&V tiraillé sur la gauche, la N-VA qui vire fort à droite, Charles Michel essaie de passer entre les polémiques... La rapidité de l'ajustement l'a beaucoup aidé, pour ça. Ne négligeons pas ce qui attend le gouvernement dans les prochains mois. Le fameux tax-shift, la réforme fiscale. Le Premier Ministre l'annonce au mieux pour cet été. "Bien sûr que nous avons déjà commencé à travailler avec des experts sur le sujet, évidemment et nous allons continuer, calmement, dans les semaines et les mois qui viennent, à travailler sur le sujet". "Vous assurez qu’il y aura une réforme fiscale ?", demande Martin Buxant. "Je l’ai dit dans l’accord de gouvernement, et j’ai l’habitude de faire ce que je dis", répond le premier ministre.

La NVA et l'Open VLD freinent sur la taxation des grandes fortunes, la CD&V y est favorable. Les arbitrages seront probablement plus difficiles, que les discussions du weekend dernier.

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