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Le ministre observe les travailleurs de la SNCB et les met en garde: "Si on n’a pas amélioré l’efficacité d’ici 2023, l’ouverture du marché belge sera totale!"

C’est une révélation étonnante que le ministre de la Mobilité et des Transports François Bellot (MR) a faite en fin de journée au micro de Bel RTL, où il était l’invité de Pascal Vrebos. Il a vu comment on travaille à la SNCB et espère que pour éviter une libéralisation du rail, ceux-ci vont faire des efforts.

"Je vais incognito dans des ateliers de la SNCB voir si des gens sont encore au travail le vendredi à 15h et il n’y en a plus beaucoup", a déploré le ministre, qui veut faire passer un message aux travailleurs: "Je suis en train d’observer et je dis aux travailleurs du rail et à tous ceux qui organisent cette entreprise qu’en 2023, si on n’a pas amélioré l’efficacité, les critères de performance de l’entreprise (qui aujourd’hui est comparée aux société de chemin de fer des anciens pays de l’est qui nous ont rejoint récemment), l’ouverture du marché belge sera totale !"


Une obligation européenne

La raison de cette fermeté est à trouver dans la volonté de l’Europe de libéraliser le marché du rail. Et François Bellot veut souligner que le gouvernement Michel, pourtant libéral, a négocié avec l’Europe dans le but de faire conserver à la SNCB son monopole. "Ce gouvernement qu’on décrit tant antisocial et anti entreprises publiques, a été plaider la cause de la SNCB pour donner la possibilité si les critères de performance sont améliorés, de conserver le monopole à la société nationale de chemins de fer. Mais en contrepartie, on doit montrer pour 2023 qu’on a amélioré" les performances. "C’est pour ça que Mme Galant avait demandé une augmentation de la productivité de 4% par an", a détaillé M. Bellot.


Twitter informe mieux sur les retards que la SNCB elle-même

Comment faire évoluer la société ? Sur ce point aussi, M. Bellot a développé des idées en réponse à un constat d’un auditeur. Sébastien est navetteur sur la ligne Binche – Bruxelles. Pour lui, la SNCB donne l’impression d’être "une boite d’un ancien temps". Il souligne la difficulté d’obtenir des informations sur les retards, les incidents, ou même à propos des soucis qu’ont les personnes handicapées à monter dans certaines voitures. "Par exemple, les retards des trains, combien de fois je n’ai pas dû utiliser le canal de Twitter, qui est nettement plus performant que celui des applications ou des chefs de gare ou accompagnateurs."


"Des efforts énormes doivent être consentis"

Pour le ministre, "le gros drame de cette entreprise, c’est que je peux comparer la SNCB à la RTT ou La Poste il y a 30 ans. C’étaient les mêmes entreprises qui dépendaient du même ministre et fonctionnaient de la même façon. Pourquoi y a-t-il une différence aujourd’hui entre bpost, Proximus, et la SNCB ? Il y beaucoup d’explications, mais ce chemin là il faut le faire et je pense qu’il y a des efforts énormes qui doivent être consentis. C’est la qualité du service et l’information vers le client qui sont déterminantes."


L’informatique de la SNCB est... chez Infrabel !

Pour ce faire, des mesures ont déjà été mises en place : "Depuis le mois de juillet, j’ai dû rappeler que ma vision était que les navetteurs doivent être au centre et non les grandes gares, le prestige ou les filiales. Depuis juillet, ils ont consulté la clientèle. 4.000 volontaires sont réunis tous les mois par groupe." Mais à la SNCB, on se heurte à un lourd héritage qui prendra du temps à être changé. "Il faut savoir que toute la logistique informatique de la SNCB est logée chez Infrabel et il y a un conflit entre eux ! Ce qu’on souhaite faire, c’est améliorer ça avec les nouveaux outils", a encore explique le ministre.


La ponctualité sera aussi au coeur des efforts à fournir

Enfin, il a rappelé que pour lui "des trains qui sont annulés ou en retard, ce n’est pas admissible. Dans les premiers trains qui partent le matin, il y en a déjà 25% qui partent en retard. Je ne comprends pas comment un travailleur le matin ne sait pas démarrer à l’heure !"

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