Le parlement wallon a approuvé jeudi une proposition de résolution demandant la reconnaissance par la Belgique de l'Etat palestinien. Une demande très symbolique pour cette compétence qui ressortit au fédéral, mais une première parmi les différentes assemblées du pays.
La majorité parlementaire PS-cdH a été rejointe par Ecolo et le PTB pour soutenir cette proposition déposée initialement par le cdH. Le MR a voté contre. S'alignant sur la position du gouvernement fédéral, il a insisté sur le fait qu'il était partisan de la reconnaissance, mais il juge que ce n'est pas le moment ni le lieu pour voter un tel texte.
Le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders (MR) avait rappelé dernièrement à la Chambre que la Belgique était de longue date favorable à la coexistence de deux États, créant un État palestinien souverain aux côtés d'Israël.
Mais à ses yeux, il faut d'abord un accord des deux parties sur les principaux points de ces négociations, dont la délimitation de la frontière et le statut de Jérusalem.
"Reconnaître la Palestine de façon 'gratuite' ne répondra à aucune de ces conditions minimales posées à l'avènement d'un nouvel État", avait estimé M. Reynders, et le groupe MR wallon dans sa foulée. Les groupes politiques présents en commission des Affaires générales du parlement wallon (PS, MR, cdH et Ecolo) avaient convenu lundi qu'un texte commun serait symboliquement plus fort.
Mais aucun accord n'a pu être atteint sur le moment opportun de le voter. Jean-Paul Wahl (MR) a rappelé que la compétence devait à ses yeux rester au fédéral et a demandé au ministre-président wallon Paul Magnette de se charger des contacts nécessaires. Mais pour les groupes PS, cdH et Ecolo, il n'est plus temps d'attendre pour relayer la demande au fédéral. Ils ont donc convenu d'avancer ensemble.
Anne Lambelin (PS), Véronique Warroux (cdH) et Hélène Ryckmans (Ecolo) y voient un acte fort et un signal adressé aux autres entités de Belgique pour qu'elles fassent de même. Le PP a voté contre.
