Accueil Actu

Les syndicats en colère après l'approbation du saut d'index ce matin: le gouvernement "a déterré la HACHE DE GUERRE"

Le Conseil des ministres a approuvé vendredi un projet de loi qui vise à bloquer l'indice santé lissé à partir du mois de mars prochain, "de sorte que le saut d'index de 2% puisse être réalisé".

Comme prévu, le gouvernement a adopté le saut d'index, ce vendredi matin lors d'un conseil des ministres. "Le saut d'index est un fait", est-il écrit dans un communiqué.

La mesure, au coeur des manifestations sociales de l'automne dernier, était prévue depuis de longs mois, mais n'était pas encore officiellement inscrite. "Le saut d'index est approuvé par le conseil des ministres. Accord sur les textes juridiques", a indiqué notre journaliste sur place Loïc Parmentier.

"Nous avons trouvé une solution pour tous les secteurs. Nous adoptons un mécanisme qui permet de bloquer les salaires début mars", a déclaré vendredi le ministre de l'Economie et de l'Emploi Kris Peeters.


Et les loyers ?

Le gouvernement fédéral ne se positionne pas sur l'éventualité d'un saut d'index sur les loyers dans l'attente de précisions juridiques sur l'exercice d'une telle compétence après la réforme de l'Etat qui a défédéralisé la politique des baux.

Les syndicats restent farouchement opposés à tout saut d'index, parlant de déclaration de guerre. Ils pourraient déclencher de nouvelles actions dans les prochaines semaines.

Pour les patrons, c'est une mesure minimum pour réduire notre handicap salarial par rapport aux pays voisins de l'Union européenne.

Pour les syndicats, le gouvernement vient de déterrer la hache de guerre

Pour les quelque 200 militants syndicaux rassemblés ce vendredi à quelques encablures du 16 rue de la Loi, les choses sont claires: le gouvernement, qui vient d'approuver le projet de loi visant à bloquer l'indice santé lissé à partir du mois de mars, "a déterré la hache de guerre".

"Le front commun a dit et redit son opposition ferme au saut d'index, une mesure qui fera perdre entre 20 et 30.000 euros à chaque travailleur à l'issue de sa carrière, et ce uniquement au profit des entreprises", a rappelé Felipe Van Keirsbilck, le secrétaire général de la CNE. "En votant le saut d'index, le gouvernement vient d'infliger une gifle aux travailleurs et les actions qui suivront seront à la mesure" de cet affront, a poursuivi le responsable du syndicat chrétien.

Le rassemblement de ce vendredi, décidé hier/jeudi soir au débotté, n'est donc qu'une première étape, avertissent encore les syndicats qui ont déjà appelé à un rassemblement militants, le 11 mars prochain, sur la Place de la Monnaie à Bruxelles. Le 29 mars, les associations "Tout autre chose" et "Hart boven hard" organiseront par ailleurs une "grande parade colorée et musicale" pour réclamer, notamment, plus de justice fiscale et un "travail digne pour tous". "Le 11 mars marquera le début de la seconde mi-temps" après les actions syndicales de l'automne dernier, a encore assuré le front commun selon qui les résultats des négociations au sein du Groupe des 10, qui ont débouché sur un accord rejeté par la seule FGTB, "restent très faibles".

Interrogé par ailleurs, le président du syndicat socialiste, Rudy De Leeuw, a lui aussi estimé que la décision du gouvernement va conduire "à beaucoup de remous sociaux". Evoquant un "vol organisé" sur les salaires des travailleurs, il a mis en garde contre l'éventualité d'actions spontanées.

À la une

Sélectionné pour vous