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Le socialiste Labille attaqué: il aurait fait capoter la fusion de bpost en essayant de provoquer la grève

L'ancien ministre des Entreprises publiques et actuel secrétaire général de la mutualité Solidaris, Jean-Pascal Labille (PS), a été fortement critiqué pour ses révélations sur un rapprochement entre bpost et un opérateur européen. Ce seraient ces fuites qui auraient conduit à l'échec de négociations sur le projet de fusion entre bpost et PostNL. Pourquoi ? "M. Labille a fait fuiter vendredi des informations (fautives) dont l'unique but était de provoquer une grève à bpost. Cela a échoué", a notamment commenté le ministre des Entreprises publiques, Alexander De Croo (Open Vld), sur le site du Tijd et les ondes de Radio 1.

M. Labille avait révélé vendredi qu'un rapprochement était en cours avec un opérateur européen sans le nommer. "Dans peu de temps, la poste va perdre son statut d'entreprise publique", avait-il déclaré sur les ondes de la radio La Première, ajoutant qu'il s'agissait d'une "question d'heures". Selon lui, l'Etat belge envisageait de céder une dizaine de pourcents du capital (51,04%) qu'il détenait dans bpost.

"Je ne sais pas quel était son but, mais la plus grande discrétion est de mise dans de tels dossiers. Ses déclarations étaient totalement déplacées, et il le sait", a déclaré le CEO de bpost, Koen Van Gerven dimanche soir.

Alexander De Croo estime pour sa part que son prédécesseur porte une "énorme responsabilité" dans l'échec des négociations. "Il existe des règles et des lois concernant la divulgation d'informations privilégiées. Ces lois sont valables pour tous", a insisté M. De Croo.

Jean-Pascal Labille a également été la cible de critiques féroces de plusieurs députés N-VA sur Twitter.

Bpost voulait acquérir la totalité des actions de PostNL en échange de cash et d'actions bpost, ce qui aurait signifié que l'Etat belge aurait vu passer sa participation dans l'entreprise sous la barre des 50%, un scénario que le gouvernement avait autorisé. Il n'était toutefois pas question d'une vente des actions de l'Etat, avait précisé Alexander De Croo vendredi.


La réponse de Labille

Jean-Pascal Labille s'est dit surpris ces déclarations. "Essayer de faire croire qu'une petite phrase de dix secondes puisse faire capoter une négociation en cours depuis plusieurs mois, c'est un peu trop court", a déclaré M. Labille. "Mes propos n'étaient pas liés à un rachat ou une reprise, ce qui aurait été une très bonne chose. J'ai voulu alerter sur une remise en cause du statut public de bpost si l'Etat descendait en dessous des 50%" de participations, a ajouté M. Labille.

A ses yeux, la responsabilité de l'échec du rapprochement doit être recherchée chez d'autres acteurs du dossier, mais pas dans son chef. "Je ne suis pas dans le dossier", a-t-il martelé.

L'ancien ministre réfute avoir appelé à la grève comme l'ont affirmé certains membres du gouvernement fédéral. "Les syndicats n'ont besoin de personne pour décider de débrayer". Quant à la suspension du cours de bourse de bpost, elle aurait de toute façon eu lieu dans le cadre du rapprochement des deux structures, selon lui.

M. Labille souligne que son but était d'insister sur l'importance de la concertation avec les entreprises publiques et sur le rôle de l'Etat. Concernant les mouvements sociaux, "il faut reprendre de la hauteur, se concerter et négocier".

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