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Les cimetières nucléaires belges BP1 et BP2 coûteront au moins 3 milliards d'euros

(Belga) L'assainissement des passifs nucléaires BP1 et BP2 à Dessel et Mol -respectivement l'ancien Eurochemic et l'ancien site de traitement de déchets du Centre d'étude de l'énergie nucléaire (CEN)- avait déjà coûté fin 2014 près de 1,018 milliard d'euros. Le reste des travaux encore à mener devrait générer un coût supplémentaire de 1,952 milliard d'euros, soit une somme totale de près de 3 milliards d'euros.

Ces chiffres ont été obtenus par le député Kristof Calvo (Groen) auprès de la ministre fédérale de l'Energie, Marie-Christine Marghem. "Ce n'est qu'un exemple des coûts que nous impose le secteur nucléaire", déplore le député. "La grande aventure industrielle qui nous faisait rêver dans les années 50 et 60 à un avenir nucléaire glorieux génère cinquante ans plus tard des cimetières nucléaires très coûteux. Au total, l'assainissement de BP1 et BP2 va coûter au moins 3 milliards d'euros", déplore-t-il. Et selon lui, c'est le contribuable belge qui va payer la note en grande partie. Si les producteurs d'électricité ont déboursé environ 144 millions d'euros environ pour l'assainissement de BP2, les citoyens, via la contribution sur leurs factures d'électricité, ont eux payé 550 millions entre 2003 et 2013, soit 55 millions par an. Pour la période 2014-2018, cette contribution devrait même augmenter de 25%, à quelque 69 millions d'euros, selon le député écologiste flamand. Le site de retraitement Eurochemic était le fruit d'une coopération entre 13 pays de l'OCDE. Entre 1966 et 1974, celui-ci parvint à retirer des matières fissiles utilisables de combustibles nucléaires usagés. Mais après huit années, la France et l'Allemagne se retirèrent du projet et la production fut arrêtée. Le site et les installations revinrent alors dans les mains de l'Etat belge. En 1986, celui-ci décida de démanteler l'outil. Les travaux, menés par Belgoprocess, commencèrent en 1990. A la même époque, on s'attela aussi à l'assainissement du site de déchets du CEN. Une opération qui, 27 ans après, n'est toujours pas terminée, selon M. Calvo, malgré les 180.000 mètres cubes de déchets radioactifs produits et les milliards d'euros dépensés. (Belga)

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