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Amnesty dénonce les discours de haine et "l'absence de volonté politique en matière de droits humains"

Amnesty International publie son rapport sur la situation des droits humains dans 159 pays et révèle que les droits élémentaires sont encore très souvent bafoués et que cela a tendance à s'aggraver d'année en année.

"L'utilisation cynique des discours rejetant la faute sur les 'autres' et distillant la peur et la haine a atteint des niveaux inégalés depuis les années 30" l'an dernier, dénonce mercredi Amnesty International dans son rapport annuel. Les "politiques de diabolisation" menées notamment par Donald Trump ou Viktor Orban (Hongrie) font craindre à l'organisation de défense des droits humains un effet domino.


Les bouleversements politiques ont libéré les discours de haine en 2016

L'année 2016 a été marquée d'une part par une montée en puissance de la "rhétorique basée sur la haine et la déshumanisation", souligne Wies De Graeve, directeur d'Amnesty International Vlaanderen. Les bouleversements politiques qui ont jalonné l'année ont "révélé la capacité des discours de haine à libérer la face la plus sombre de la nature humaine", selon Amnesty, faisant référence à la campagne électorale de Donald Trump, mais aussi à la réaction de Recep Tayyip Erdogan au coup d'Etat manqué en Turquie, à la dialectique du président philippin Duterte, etc.

Les réfugiés ont à nouveau été pointés du doigt et 36 pays ont violé le droit international en les renvoyant illégalement dans des pays où leurs droits étaient menacés.

Un peu partout, "une vague de répression massive s'est abattue sur la liberté d'expression" et, notamment en France et en Belgique, des mesures de sécurité intrusives ont été mises en place à la suite des attentats.


"Nos gouvernements qui s’intéressent de moins en moins à ce qui se passe ailleurs"

Ces crises actuelles seront encore exacerbées en 2017, alerte Amnesty International qui dénonce "l'absence handicapante de volonté politique en matière de droits humains sur une scène internationale chaotique".

"Ce renforcement des violations droits humains est soutenu en quelques sortes par les positions de nos gouvernements qui s’intéressent de moins en moins à ce qui se passe ailleurs, analyse Philippe Hensmans, directeur d’Amnesty international Belgique. On peut les comprendre, il y a du travail chez eux. Mais, en quelques sortes, ils légitiment ainsi ce que font ces gouvernements qui violent de façon abominable les droits humains partout dans le monde".

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