Accueil Actu

Les propos de Charles Michel sur la Grèce suscitent un tollé: "Une déclaration arrogante et indigne"

L'appel du Premier ministre Charles Michel à "sonner la fin de la récréation" alors que son homologue grec Alexis Tsipras maintenait le bras de fer avec ses bailleurs de fonds, en marge d'un Sommet européen, a suscité un tollé jeudi sur les bancs de la gauche à la Chambre. "Propos inacceptable" alors que la Grèce connaît deux suicides par jour, un détricotage des pensions, une baisse des salaires de 40%, un chômage des jeunes de 60%, a lancé Raoul Hedebouw (PTB), appelant à des "excuses" après de telles "insultes". "Des mots scandaleux qui relèvent de l'injure et du mépris", a renchéri Frédéric Daerden (PS) condamnant une "déclaration arrogante et indigne".


"Nous voulons la solidarité mais pour le peuple grec"

Peu importe qu'elle vise l'Etat grec, son gouvernement ou son peuple, c'est "scandaleux", a-t-il répété, rappelant que le parti Syriza du Premier ministre Tsipras est arrivé au pouvoir après avoir été "plébiscité par le peuple grec". "Je pensais dans un premier temps que cet appel visait la politique européenne d'austérité qui est un échec mais non, le Premier ministre (belge) estime que ce n'est pas assez", a tonné Dirk Van der Maelen (sp.a). Le ministre des Finances Johan Van Overtveldt a fustigé l'attitude "idéologique" de l'opposition. Il a souligné que le Premier ministre Michel avait lancé un "rappel à l'ordre" des gouvernements grecs successifs qui n'ont pas mené les réformes socio-économiques, un point de vue partagé par l'ensemble du gouvernement belge. "Nous voulons la solidarité mais pour le peuple grec", a dit le ministre N-VA dans une intervention prononcée en lieu et place du Premier ministre Michel retenu par le Sommet européen. M. Van Overtveldt a retracé le contexte historique de la situation de la Grèce qui est allée dans le mur en raison d'une union monétaire européenne incomplète et des politiques internes menées par Athènes.

Vives discussions à la Chambre

L'Europe et le FMI ont témoigné leur solidarité en injectant 240 milliards d'euros, a-t-il rappelé, en échange de quoi le gouvernement grec s'était engagé à des réformes. "Mais de ces 240 milliards d'euros, 11% seulement sont allés à l'économie réelle, le reste aux banques et au remboursement de la dette", a répliqué Raoul Hedebouw. "Il faut choisir entre l'Europe de la solidarité ou celle d'une zone euro de quelques pays qui mènent des politiques quasi-dictatoriales", a-t-il dénoncé en évoquant le "nouveau Traité de Versailles" que tente d'imposer l'ex-Troïka. Alors que Frédéric Daerden a appelé à "respecter la démocratie grecque", Dirk Van der Maelen a constaté que la solidarité européenne se limitait au refinancement des banques, allemandes et françaises, essentiellement. Il a mis en garde face à l'émergence de forces politiques "extrémistes", à gauche comme à droite, en cas d'obstination. Le débat était particulièrement animé jeudi à la Chambre sur la situation de la Grèce.

À la une

Sélectionné pour vous