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Marcourt: "Il ne faut pas faire un islam importé de l’étranger, mais un islam de chez nous"

Ce mercredi matin, Jean-Claude Marcourt, ministre socialiste de l’Economie et de l’Enseignement supérieur pour la Fédération Wallonie-Bruxelles, était l’invité de la rédaction de Bel RTL. Interrogé par Martin Buxant à propos du lancement d’une commission pour la formation des imams, il explique que les religions musulmane et catholique ne sont pas organisées de la même façon. Selon lui, la religion musulmane est très décentrée et doit être adaptée à notre pays.


Martin Buxant: Est-ce que ce n’est pas étrange de se mêler de la religion? Parce que c’est la sphère privée quand même.

Jean-Claude Marcourt: L’exécutif musulman dit justement attendre une intervention du politique. Il faut savoir que la religion musulmane n’est pas du tout organisée comme la religion catholique, c’est une religion très décentrée. Et il y a une demande, pas pour que l’état s’immisce dans le religieux, ce n’est pas moi qui vais dire ce qu’il faut enseigner en termes religieux, mais il y a une demande pour faire en sorte que les valeurs démocratiques de l’Europe, et l’ancrage en Belgique, soient mieux réalisées. Il ne faut donc pas faire un islam qui soit importé de l’étranger, venant avec les populations étrangères, mais un islam de chez nous.


M B: Vous lancez ce mercredi matin les travaux de la commission pour la formation des imams. C’est quoi exactement cette commission?

J-C M: Je suis profondément laïque, mais la communauté musulmane dit elle-même que ses imams ne sont pas bien formés. L’ensemble des cadres de la religion islamique disent qu’ils voudraient avoir des éléments pour mieux remplir leurs missions, qu’ils soient visiteurs de prison ou professeurs de religion islamique. Je lance donc une commission pour définir des cadres et améliorer la formation, et permettre à tous les responsables de cette communauté de mieux répondre aux attentes d’aujourd’hui.


M B: Ça doit donc déboucher sur une formation, mais dans quel timing?

J-C M: La commission a jusque fin juin, voire début juillet pour travailler.


M B: C’est donc très court.

J-C M: C’est très court, avec un rythme assez élevé. Le rapport sera rédigé par l’Université de Liège et l’Université catholique de Louvain.


M B: Ça ne sera pas trop professoral?

J-C M: Non, il y aura des représentants de toutes les tendances. Mais à partir du moment où vous parlez d’enseignement et de recherche, il est normal de s’adresser à ces structures. Au final, un rapport sera remis sur la table du gouvernement, vraisemblablement au début de l’automne.

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