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La dernière vidéo du président du PP crée la polémique. Officiellement parti de droite populiste, les propos qualifiés de racistes tenus dans cette vidéo par Mischael Modrikamen ont fait basculer son parti à l'extrême droite, selon plusieurs observateurs. Le Centre pour l'Egalité des Chances évalue actuellement l'opportunité de poursuivre M. Modrikamen pour racisme.
Ce matin, le journal La Libre affirmait que le PP, parti de droite populiste et radicale, avait "basculé à l'extrême droite", comme en témoigne notamment la dernière vidéo postée par son président, Mischaël Modrikamen, sur le site du parti.
"Il dessine la figure du musulman comme un péril"
Dans le quotidien, Jean Faniel, directeur du CRISP (Centre de recherche et d'information socio-politique), et Manuel Abramowicz, de l'observatoire de l'extrême droite Résistances.be, confirmaient qu'à leurs yeux, le discours tenu par l'ancien avocat d'affaires dans cette vidéo était d'extrême droite. La vidéo "crée un climat anxiogène lorsqu'elle propose de renvoyer tous les migrants économiques", commente Patrick Charlier. "M. Modrikamen compte-il aussi renvoyer les migrants américains ou japonais ? On peut en douter. Le discours manque de nuances, surfe sur la peur et les craintes, au départ de questions légitimes comme la crise de l'accueil ou l'intégration. Mais la mise en scène induit une caricature qui dessine la figure du musulman comme un péril." M. Charlier repère aussi un appel à l'action, lorsque le président du PP incite "les hommes" à "se réveiller".
Le Centre pour l'égalité des chances enquête
Dans la foulée de ces deux réactions, le Centre interfédéral pour l'égalité des chances a ouvert ce mercredi un dossier sur cette vidéo dans laquelle M. Modrikamen tient un discours "raciste", a indiqué le co-président du centre Patrick Charlier. "Ce discours est raciste dans le sens où des faits d'actualité - avérés ou faux - sont orientés pour présenter les migrants, les étrangers, les demandeurs d'asile ou les musulmans comme un danger extrêmement important", a affirmé M. Charlier, à propos de cette vidéo intitulée "Belgique: l'heure du choix, le discours vérité".
Est-ce utile de donner encore plus de vue à M. Modrikamen
Le Centre n'a pas à se prononcer sur le positionnement politique du parti, mais bien sur une éventuelle incitation à la haine, à la violence et à la discrimination. Il a ouvert un dossier par auto-saisine pour un examen plus approfondi. Il apparaît dès lors prématuré de parler de plainte ou d'action en justice, note Patrick Charlier. Ce dernier pose en outre la question de l'opportunité d'une action qui donnerait plus d'importance à ce discours ou placerait son auteur dans une position victimaire. Si le discours d'incitation à la haine est punissable pénalement en Belgique, le principe qui prévaut reste la liberté d'expression, "même si ces expressions heurtent et inquiètent", rappelle le co-président du Centre.
Le journal Le Peuple déjà signalé
Son institution a également déjà reçu plusieurs signalements concernant Le Peuple, la publication du parti. A la mi-décembre, le PP avait perdu l'un de ses deux députés, le parlementaire wallon André-Pierre Puget, qui avait claqué la porte en dénonçant le fait que l'immigration en était devenue l'unique problématique sur laquelle le PP se positionne et communique.
