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Olivier Maingain avance 80 propositions pour la Wallonie et Bruxelles, dont la fin du décret inscriptions, ce "brol mal conçu"

Le président de DéFI, Olivier Maingain, a avancé lundi pas moins de 80 propositions que le parti amarante souhaite voir intégrées dans le futur programme de gouvernement en Fédération Wallonie-Bruxelles, auquel il est invité à participer par le cdH et le MR.

"Ces propositions ne sont pas exhaustives. Elles visent à aller à l'essentiel, à savoir préserver l'institution et ses compétences mais aussi écarter les risques d'aventures institutionnelles par le démantèlement de la Fédération", a commenté M. Maingain lors d'une conférence de presse. "Nous sommes d'ardents défenseurs de la Fédération Wallonie-Bruxelles et c'est pour cela que nous sommes prêts à prendre nos responsabilités", a-t-il ajouté. Afin de stabiliser la Fédération et mieux l'appuyer sur ses deux entités constitutives, DéFI souhaite notamment que le futur gouvernement compte cinq ministres tout au plus (contre sept aujourd'hui), dont deux émanant du gouvernement wallon, deux du gouvernement bruxellois, le dernier ministre siégeant à titre de ministre spécifique de la FWB.


Bonne gouvernance

En termes de (bonne) gouvernance, le parti veut voir les cabinets ministériels réduire leurs dépenses de 25%. Il réclame aussi la dépolitisation des recrutements dans l'administration, notamment en renforçant le rôle de l'école d'administration publique. L'ensemble des mandataires publics de la Fédération verraient en outre leurs revenus plafonnés à 150% de l'indemnité parlementaire, rémunérations professionnelles privées comprises. Face à la tentation régionaliste de certains politiques wallons, le parti amarante exige qu'aucune des compétences exercées aujourd'hui par la Fédération ne soit transférée vers la Région, et ce jusqu'en 2029 au moins.

Le décret inscription, un "brol mal conçu"

Compétence phare de la Fédération, l'enseignement figure logiquement en bonne place du catalogue des revendications de DéFI qui entend apporter au secteur une plus grande stabilité. "Nous ne voulons plus des situations vécues par le passé où chaque ministre applique sa réforme, apporte sa petite touche", a détaillé la députée de la Fédération Joëlle Maison, présente lundi aux côtés de son président. DéFI veut à cette fin abroger le décret inscriptions --ce "brol mal conçu", selon M. Maingain-- pour le remplacer par un mécanisme d'inscriptions décentralisé par bassin scolaire et tenant compte de critères pédagogiques.

Il veut aussi réformer la politique d'encadrement différencié visant à soutenir les écoles à public défavorisé, supprimer la double autorité exercée aujourd'hui par la Fédération dans l'enseignement officiel (où elle agit comme pouvoir régulateur et organisateur, ndlr) et revoir la formation initiale des enseignants en permettant la formation en alternance.

Même s'il ne reste que 18 mois avant les prochaines élections, les amarantes veulent aussi réformer le statut et le système de nomination des enseignants et instaurer une "véritable culture de l'évaluation", non pas simplement certificative mais aussi formative, pour les élèves ainsi que pour les enseignants.


Des revendications communautaires

Le long catalogue amarante contient aussi une série de revendications en matière communautaire, lesquelles ne manqueront pas d'embarrasser le MR au pouvoir au fédéral avec plusieurs partis flamands, dont la N-VA. DéFI souhaite notamment que les associations culturelles francophones dans la périphérie puissent bénéficier de subsides de la Fédération. Ou encore que celle-ci porte assentiment, en tant qu'entité fédérée, à la Convention-cadre sur la protection des minorités nationales, texte honni par la Flandre.

Tout en précisant que ces 80 propositions n'étaient pas toutes "à prendre ou à laisser", M. Maingain a dit lundi n'avoir aucune préférence particulière pour l'un ou l'autre parti politique pour leur mise en oeuvre. "Nous rencontrerons tous ceux qui veulent parler de nos propositions. Notre volonté est d'arriver à un consensus le plus large (...) et d'inscrire des accords politiques dans la durée", a-t-il confié, citant en exemple la Pacte scolaire.

Un changement de majorité en Région bruxelloise? "Je n'ouvrirai pas la porte à cela"

Après leur mariage le mois dernier à Namur, MR et cdH souhaitent également former une majorité en Fédération Wallonie-Bruxelles. Mais il manque deux sièges à l'orange bleue pour atteindre la majorité au sein de l'assemblée francophone. Et DéFI en détient trois. La semaine dernière, le président du MR, fort de 27 députés au Parlement de la Fédération, avait toutefois appelé DéFi à calibrer ses revendications à son poids politique. Une phrase sur laquelle M. Maingain n'a pas manqué de revenir lundi. "M. Chastel nous a fait un grand honneur en disant que ce n'est pas au Petit Poucet à dicter sa loi. Mais je rappelle que le Petit Poucet, c'est celui qui trouve le chemin quand tout le monde est égaré...", a-t-il relevé d'un air amusé.

Interrogé par la presse sur un éventuel changement de majorité en Région bruxelloise, le président de DéFI a clairement écarté ce scénario qui reviendrait, selon lui, à faire entrer la N-VA dans la majorité bruxelloise. "Je n'ouvrirai pas la porte à cela!", a-t-il averti. Interrogés lundi soir par Belga sur les propositions avancées par DéFI pour la Fédération Wallonie-Bruxelles, tant le MR que le cdH se sont refusés à tout commentaire pour l'heure. 

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