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Partir ou rester dans l'Union européenne? Guy Verhofstadt livre son conseil aux Britanniques sur Bel RTL

Guy Verhofstadt était l'Invité de Bel RTL ce matin. Il a répondu aux questions de Martin Buxant.

Les Britanniques votent pour ou contre leur maintien dans l’Union européenne, le Brexit. Vous êtes ancien premier ministre, chef de file des libéraux au Parlement européen. Est-ce que vous donnez un dernier conseil à vos amis britanniques avant de voter ?

De votre pour rester dans l’Union européenne, pas parce qu’elle est parfaite, au contraire, il y a beaucoup de choses qui doivent être réformées, mais parce que c’est le meilleur choix au niveau géopolitique. Si les Britanniques sortent de l’Union européenne, l’Europe sera divisée, affaiblie, et ce sera Vladimir Poutine qui va en rire.


C’est une catastrophe si la Grande-Bretagne sort de l’Union européenne, vous appelez ça une catastrophe ?

Géopolitiquement, c’est dur oui. Mais encore une fois, rester ou partir, dans les deux cas, il faut quand même dire qu’il faut réformer l’Union européenne, et qu’il faut la réformer en profondeur, parce que cette Union européenne est affaiblie parce qu’elle n’a pas les institutions qui sont capables de prendre les décisions.


Qui en souffrirait le plus ? Est-ce que la Grande-Bretagne souffrirait plus de cette sortie ?

Le plus certainement, aussi d’autres pays de l’Union, comme l’Allemagne, les Pays-Bas, ou comme la Belgique. Mais naturellement, surtout les Britanniques eux-mêmes, puisque leur marché ne serait plus intégré dans le marché unique européen. Ça veut dire que ce serait beaucoup plus difficile de faire exporter leurs services, leurs biens, et d’un autre côté, ça va affaiblir aussi le secteur financier à Londres. Donc il y a beaucoup de raisons pour les Britanniques de rester dans l’Union européenne.


Ils vont s’isoler complètement, s’ils votent pour le Brexit ?

Oui, économiquement et politiquement, naturellement, certains disent qu’on peut faire une sorte de traité, de commerce, un accord de commerce dans l’avenir. Tout ça est possible, mais ça va prendre des années et des années pour conclure un traité pareil. Je crois que dans l’intérêt de l’Union européenne et de la Grande-Bretagne, ils doivent continuer dans l’Union.


Il y aura aussi un impact pour la Belgique, on parle vraiment d’un impact pour les entreprises belges notamment, est-ce que ça vous le craignez?

Oui, mais encore une fois, pour moi, la raison la plus importante n’est pas économique, elle est géopolitique, c’est cet affaiblissement, cette division de l’Union européenne qui ne va que profiter à des autocrates comme Vladimir Poutine, car une Union européenne divisée en deux, le continent d’une part et la Grande Bretagne d’autre part, ne va certainement pas jouer un rôle décisif au plan mondial.


On avait parlé d’un impact négatif du Grexit au sein de la zone euro, est-ce que pour la sortie de la Grande-Bretagne, il y aura aussi un impact sur les finances de chaque citoyen belge?

"De chaque citoyen européen, je dirais, encore plus pour les Britanniques eux-mêmes, naturellement, mais aussi sur la Belgique. Mais encore une fois, même avec une sortie de la Grande-Bretagne, ce n’est pas une raison pour ne pas prendre en compte le résultat de ce référendum. Parce qu’il faut quand même se demander, s’il y a un oui, que 50% votent pour une sortie, il faut tirer les leçons, ça veut dire qu’il y a quelque chose qui ne fonctionne pas dans l’Union européenne, si la majorité des Britanniques veulent sortir. Et c’est vrai que beaucoup de choses ne fonctionnent pas dans l’Union européenne, c’est une Union qui est restée une sorte de confédérations d’Etats-nations basée sur la règle de l’unanimité, et ça ne peut pas fonctionner dans le monde d’aujourd’hui. Dans le monde d’aujourd’hui, il faut avoir de l’efficacité et pouvoir décider très vite, parce que les circonstances changent tout le temps, et ce n’est pas le cas avec l’Union européenne d’aujourd’hui".

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