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Paul Magnette invité du RTLINFO 19H: "On ne pourra plus jamais faire les traités comme on les faisait avant"

Le Ministre-président wallon est l'invité de du RTLINFO 19H. Paul Magnette a répondu aux questions d’Hakima Darhmouch.

Quelles garanties avez-vous obtenu pour les Wallons et pour la Wallonie?

"On a obtenu des garanties sur tous les mécanismes d’importation, beaucoup de Wallons, de Bruxellois étaient inquiets à l’idée qu’on ne pourrait plus interdire le bœuf aux hormones, ou qu’on ne pourrait plus interdire les OGM, c’est parfaitement clarifié, on pourra continuer à les interdire. Beaucoup étaient aussi inquiets avec le fait qu’un tel traité pourrait fragiliser la sécurité sociale ou nos lois en matière d’environnement, là aussi, ça a été parfaitement clarifié, on pourra non seulement conserver les lois qui sont là mais on pourra continuer d’amplifier les lois environnementales et de continuer à développer la sécurité sociale".

Le ministre-président évoque aussi l’arbitrage: "Si une multinationale attaque un Etat en disant, vous avez changé votre législation, moi je vais perdre de l’argent à cause de ça, vous prenez par exemple une législation contre l’alcool ou contre le tabac, je perds de l’argent à cause de ça, je vous attaque et je vous demande une indemnité. Autrefois, c’était traité devant des juridictions privées qui ne donnaient pas toutes les garanties de respect de l’intérêt public, et c’est pour ça qu’on s’est battus en grande partie, on ne veut pas demain que des multinationales, en utilisant des traités comme celui qui était l’ancien CETA puisse faire en sorte d’affaiblir l’autorité de l’Etat, et dans ce nouveau CETA, les garanties sont parfaitement octroyées et parfaitement établies".


Il y a eu beaucoup de résistance de votre part. Un sondage RTL-IVOX a dévoilé que 70% des francophones étaient avec vous dans la résistance, vous n’avez pas peur de les décevoir ?

"Non, j’ai toujours dit, on n’est pas contre le fait de faire un traité avec le Canada, c’est un pays ami, un pays moderne et ouvert, mais on veut le faire avec des garanties. J’ai toujours dit aussi que je voulais qu’on ouvre le débat. Moi je n’ai pas de problème avec le fait de faire des échanges, c’est normal, on veut, en Wallonie, attirer les investissements, on veut aider les entreprises à exporter davantage, notamment au Canada, mais les traités qui organisent tout ça doivent être négociés en toute transparence. Pourquoi il faut que ce soit fait dans des bureaux plus ou moins fermés, sans rendre de comptes à la société civile, sans rendre de comptes aux parlements ? C’est la méthode qui posait aussi fondamentalement problème.

Nous ici on avait une sorte de rupture démocratique en Wallonie et à Bruxelles, on a établi un contrôle parlementaire, ce qui ne s’était jamais fait, nulle part ailleurs en Europe, non plus ça ne s’est fait sur un traité de ce type, au moment de la signature, je pense qu’on a en quelque sorte établi un nouveau procédé démocratique, et qu’on ne pourra plus jamais faire les traités comme on les faisait avant. Je pense que c’est très important, les citoyens ont souvent perdu confiance en la politique, parce qu’ils ont l’impression que ce sont des petits arrangements obscurs. Je pense que le fait d’avoir eu ce débat formidable sur le CETA, parce qu’on en a parlé tous les jours depuis quinze jours, montre qu’aujourd’hui les citoyens veulent que ça se fasse en transparence et en rendant des comptes".

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