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Raoul Hedebouw a répondu à VOS questions: "Comment allez-vous retenir les multinationales si vous les taxez lourdement?"

Raoul Hedebouw, député fédéral du PTB et ancien porte-parole du parti d'extrême gauche, a été interrogé en direct ce mercredi soir sur RTL-TVI pour La rentrée politique. Hakima Darhmouch l'a interrogé sur plusieurs sujets, et lui a posé vos questions, que vous nous avez envoyées via notre page Facebook.

Le Parti du Travail de Belgique, situé à l'extrême gauche de l'échiquier politique, est devenu au cours des dernières années une force politique majeure en Belgique francophone. Le Grand Baromètre RTL - Le Soir - HLN sorti la semaine passée créditait le PTB de 17,5% des intentions de vote en Wallonie, ce qui le plaçait juste derrière le MR et le PS et largement devant Ecolo et le cdH.

Qui arrêtera Raoul Hedebouw, député et ex-porte-parole du PTB, devenu la voix de la gauche aux yeux de nombreux Wallons? À l'heure où Charles Michel désigne le "communisme" comme étant le nouvel ennemi de la Belgique, quelles sont les intentions du PTB, que compte-t-il faire, comment voit-il l'avenir pour notre pays et ses régions? Hakima Darhmouch a interrogé Raoul Hedebouw sur ces sujets, mais lui a aussi posé les questions que vous avez envoyées via notre page Facebook.

Comment le PTB va-t-il éviter une fuite des multinationales en cas de hausse des impôts?

Isabelle Cuyvers a posé une question sur la page Facebook de RTLinfo: "Comment comptez-vous faire pour retenir les multinationales qui créent des milliers d'emplois si vous les taxez lourdement et les obligez à payer de gros impôts? Si ces entreprises délocalisent, que deviendront ces milliers d'emplois?". Notre journaliste l'a posée en direct à Raoul Hedebouw.

"Constatons d'abord que la Belgique est un paradis fiscal pour ces multinationales. Certaines paient très peu d'impôts, et pourtant elles ont quand même délocalisé. Force est de constater que la politique du gouvernement Michel, qui est de continuer à donner des cadeaux fiscaux, ne crée pas d'emploi", a commencé par répondre Raoul Hedebouw, avant que notre journaliste ne lui fasse remarquer qu'il ne répondait pas vraiment à la question.

"Je demande simplement que ces multinationales paient les mêmes impôts que les PME. Je ne comprends pas pourquoi une PME doit payer 25% d'impôts alors qu'avec les notionnels, des multinationales comme ArcelorMittal vont payer 496 euros d'impôts… mon père sidérurgiste paie plus d'impôts qu'ArcelorMittal, je ne trouve pas ça normal", a-t-il précisé, ne répondant toujours pas vraiment à la question d'un risque de fuite des grandes entreprises du pays.

Ce que vous proposez est utopique

Plusieurs personnes ont posé des questions allant dans le même sens: "Vous avez la critique facile, mais ce que vous proposez est utopique". Hakima Darhmouch a relayé cette interrogation au député PTB.

"Mais je le revendique. Quand nous demandons la réduction du temps de travail, et qu'on nous dit que c'est utopique… mais quand les pionniers du mouvement ouvrier ont posé la question de la journée de 8h, alors qu'on travaillait à l'époque 12h par jour, je suis fier de me revendiquer de cette tradition historique. Ces pionniers ont dit 'nous notre réalisme, c'est qu'on va réduire ce temps de travail à 8h par jour, car nous avons le droit de nous reposer'. C'est avec ce même réalisme, cette même utopie du PTB, qu'aujourd'hui je veux continuer le combat pour dire que oui les riches doivent payer un petit peu plus…", a rétorqué Raoul Hedebouw.

Pourquoi êtes-vous restés dans l'ombre lors des dernières affaires?

Une question envoyée par Guy De Greef a été présentée à Raoul Hedebouw. "Pourquoi êtes-vous restés dans l'ombre lors de tout ce battage médiatique lors des dernières affaires qui ont secoué le monde politique ces dernières semaines?", a questionné Guy sur Facebook.

"On n'est pas resté dans l'ombre! On a essayé de communiquer à fond, mais bon, évidemment il y avait une sorte de petite négociation entre partis traditionnels, où monsieur Lutgen (ndlr: président du cdH qui a débranché la prise du gouvernement wallon) a fait croire que le vrai débat était de savoir s'il fallait diriger avec le PS. Non, le vrai débat était de savoir si on allait changer la gouvernance. Force est de constater qu'avec les partis traditionnels, on ne touche pas au vrai problème", a répondu Raoul Hedebouw. "Le vrai problème c'est quoi? C'est que les hommes et les femmes politiques en Belgique continuent à vivre largement au-dessus des moyens de la population. Nous, les élus du PTB, on continue à vivre avec les salaires des travailleurs. Ce débat-là, on a voulu pouvoir l'avoir, mais c'est un petit peu moins passé dans les médias. Mais on continue à communiquer à fond", a-t-il ajouté.

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