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Sortie du nucléaire en 2025: feu vert wallon et bruxellois

Le gouvernement wallon comme le gouvernement bruxellois ont approuvé jeudi matin le projet des quatre ministres de l'Énergie de Pacte énergétique interfédéral, qui doit doter la Belgique d'une vision de la transition énergétique à l'horizon 2050.

Ce projet établit les grandes lignes de la politique énergétique et climatique d'ici 2050, en ce compris la sortie du nucléaire à partir de 2025, conformément à la loi.

Mais la N-VA a exprimé ses réticences à se prononcer, en l'état, au gouvernement fédéral comme en Flandre, en particulier sur ce point. "Nous ne pensons pas qu'il soit possible de sortir du nucléaire et de garantir la sécurité d'approvisionnement et la maîtrise du coût", a indiqué jeudi le vice-premier ministre fédéral Jan Jambon (N-VA) à l'analyse du pacte énergétique qu'il demande de "chiffrer" plus amplement.


La N-VA craint une augmentation du prix de l'électricité

"Nous n'avons pas obtenu une baisse des charges sur les salaires pour augmenter ensuite le coût de l'électricité", a-t-il indiqué avant une réunion du comité ministériel restreint consacrée au pacte énergétique que doivent approuver l'ensemble des gouvernements du pays. "Nous ne sommes pas convaincus que ce soit possible avec ce qui est sur la table, il nous faut plus de chiffres", a précisé le chef de file N-VA.


Fédéral: "Des vérifications complémentaires"

Le gouvernement fédéral entend mener au plus vite, avec les Régions et les acteurs économiques et sociaux, des "vérifications complémentaires", sur base du document élaboré par les ministres de l'Energie, permettant de s'assurer que les objectifs garantissant un avenir énergétique au pays soient remplis, a finalement indiqué peu avant midi le premier ministre Charles Michel. Il s'agit de la sécurité d'approvisionnement, de l'impact sur les prix, de la sécurité des infrastructures et du respect des accords climatiques. Le gouvernement continue à s'inscrire dans le cadre légal de la sortie du nucléaire en 2025 confirmée par une loi de 2015. Le gouvernement fédéral a "pris acte" du document, a indiqué jeudi M. Michel.


Les autres membres du gouvernement n'étaient pourtant pas d'accord

Les quatre ministres de l'Energie ont conclu un pacte que doivent valider leurs gouvernements. "Nous allons présenter la vision sur laquelle nous nous sommes accordés", avait indiqué la ministre fédérale de l'Energie Marie Christine Marghem. "Nous allons discuter du chiffrage et de la trajectoire. Mais avant d'aborder les chiffres, il faut s'accorder sur une trajectoire et celle-ci se fonde sur la loi de sortie du nucléaire en 2025", avait-elle rappelé. La ministre MR est disposée à réexaminer le texte mais "pas à changer fondamentalement" la conformité à la loi qui prévoit la sortie du nucléaire en 2025.

Les partenaires de la N-VA invitent à conclure. "Nous avons un pacte scellé par quatre ministres, avec pour cadre la loi de sortie du nucléaire. Nous devons veiller au respect de quatre principes: le coût, la sécurité d'approvisionnement, la sécurité et la durabilité. Examinons cela au sein du gouvernement", avait indiqué le vice-premier ministre Open Vld Alexander De Croo. "L'ensemble des partis de la majorité ont confirmé il y a 2 ans la sortie du nucléaire, il serait étrange de revenir là-dessus", avait-il ajouté. Certains évoquent la possibilité de commander de nouvelles études. Mais pour M. De Croo, celles-ci ont déjà été réalisées. "Les ministres se sont basés sur trois études, celle d'Elia, d'EnergyVille et du Bureau du plan", avait-il répliqué.

Pour le vice-premier ministre MR Didier Reynders également, il y avait lieu d'avancer dans "la mise en oeuvre du pacte énergétique confirmant l'accord de gouvernement qui prévoit la sortie du nucléaire moyennant le respect d'un certain nombre de conditions".

Pour le chef de file du CD&V Kris Peeters, "quatre ministres ont abouti à un accord sur un texte, il convient à présent de voir comment arriver à un pacte". Pour cela, M. Peeters observait qu'il subsistait "quelques questions" auxquelles il allait falloir répondre, notamment sur la sécurité d'approvisionnement.

Ces dissensions au sein du gouvernement Michel ont fait dire hier au chef de groupe PS, Ahmed Laaouej: "Nous sommes dans l'antichambre d'une crise gouvernementale". 

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