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Un "islam moderne" en Belgique, ça consiste en quoi?

La nouvelle commission pour mieux encadrer la formation des imams et des cadres musulmans a été lancée ce matin. Elle devrait déboucher sur la création d'un diplôme en religion islamique mais la tâche s'annonce difficile.

Une nouvelle commission en vue de la formation des imams et des cadres musulmans a été lancée aujourd'hui par le Ministre de l'Enseignement supérieur, Jean-Claude Marcourt. Elle devrait déboucher sur la création notamment d'un diplôme en religion islamique.


Réaffirmer l'existence d'un islam moderne

Ils sont imams, professeurs de religion, sociologues ou philosophes et vont, pour la première fois, travailler ensemble avec pour objectif de réaffirmer l'existence d'un islam moderne déjà vécu et pratiqué par bon nombre de citoyens en Belgique.

"Personne ne peut prétendre qu'on va le créer, qu'on va le mettre en place, il existe déjà. Mais au niveau de l'enseignement secondaire et de l'enseignement supérieur, il n'existe pas encore", explique Salah Echallaoui, inspecteur de cours de religion islamique.


Former des cadres musulmans

L'idée est donc de former des cadres musulmans, des personnes sensibilisées  à un islam belge respectueux de valeurs communes. Invité de Bel RTL ce matin, le Ministre a rappelé cette nécessité de formation: "La communauté musulmane elle-même dit "nos imams ne sont pas bien formés".


Mais qu'est-ce qu'un islam moderne en Belgique ?

"C'est tout simplement un islam adapté au contexte actuel en Belgique, un islam qui prend en considération le cadre de la séparation de l'Eglise et de l'Etat, un islam respectueux des valeurs universelles, des valeurs qui nous unissent et qui sont un dénominateur commun pour toutes les composantes de notre société", poursuit Salah Echallaoui.

En plus des imams ou des professeurs de religion, les éducateurs ou conseillers moraux sont également concernés. La commission veut déboucher sur un traitement égalitaire de la religion musulmane.


"Une inégalité de traitement entre le culte musulman et les autres cultes"

"Je pense que c'est aussi important pour les musulmans, d'une part de voir qu'on reconnaît qu'il y a une inégalité de traitement entre leur culte et les autres cultes et que, par ailleurs, il faut tenter de trouver une solution qui permette de répondre à la formation des cadres musulmans", affirme Andrea Rea, co-président de la commission et professeur de sociologie à l'ULB.


La tâche s'annonce difficile

La commission aura jusqu'à fin juin pour remettre un avis. Le Ministre déposera alors son rapport et des propositions au gouvernement à l'automne.

De l'aveu même des responsables de la commission, la tâche s'annonce difficile car des courants divergents divisent la religion islamique. Mais l'histoire l'a montré, en termes de compromis et de consensus, la Belgique en a vu d'autres.

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