Les réseaux sociaux et internet présentent de réels dangers pour de nombreux jeunes, proies faciles de criminels. Child Focus tire la sonnette d'alarme dans son dernier rapport. En 2016, 371 dossiers ont été enregistrés.
"J'ai fait le con sur internet. Hier soir, sur Skype, j'ai commencé à chatter avec une fille de mon âge. Elle m'a demandé d'allumer ma webcam et de me masturber devant la caméra. Comme un con je l'ai fait".
Des témoignages comme celui-là, interprété ici par un acteur, Child Focus en recense de plus en plus. L’an dernier, 249 dossiers portant atteinte à l’intégrité sexuelle de mineurs ont été introduits. C’est 15% de plus qu’en 2015. "Les adolescents sont devenus hyper connectés. Ils vont donc utiliser ces outils, notamment comme Instagram, Snapchat, et vont prendre un certain nombre de photos. Ils vont les diffuser et celles-ci pourront à un moment ou un autre être récupérées", a réagi Olivier Bogaert, commissaire à la "Computer Crime Unit" de la police fédérale.
Les principales victimes sont en général des adolescentes de moins de 15 ans, plus influençables lorsqu’un adulte les interpelle avec des intentions malsaines.
Si le nombre de cas augmente, les techniques d’exploitations sexuelles en ligne se multiplient. Parmi elles, le sexting. 128 abus ont été enregistrés contre 62 à peine l’année précédente. "Les jeunes s'échangent des photos d'eux-mêmes dénudés ou dans des poses sexy. En soi, ce n'est pas vraiment un problème, mais ça le devient quand d'autres jeunes commencent à diffuser ces photos dans la sphère publique", a confié Heidi De Pauw, directrice générale de Child Focus.
Dix fois plus de cyber-incidents ont été enregistrés ces 6 dernières années en Belgique. Conséquence : le voyeurisme est depuis peu punissable par la loi. Les auteurs encourent jusqu’à 15 ans de prison si la victime à moins de 16 ans.
