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Elles sont la porte d'entrée du trafic de drogue en Europe: Michael Miraglia sur les TERRES DES NARCOS en Espagne

Quand on pense trafiquants de drogue, on pense aux grands criminels d’Amérique du Sud, comme Pablo Escobar, star de la série Narcos. Mais le business des stupéfiants est tout aussi florissant chez nous. A la pointe sud de l’Espagne, le fleuve Guadarranque est assailli de bateaux venus du Maroc. Ce vendredi soir, Reporters vous emmène en Andalousie, une des principales portes d’entrée de la drogue en Europe.

Cette barrière est le dernier dispositif élaboré en décembre 2016 sous les ordres de la Guardia Civil. Mais il en faut plus pour arrêter les narcotrafiquants: depuis sa construction, les barres transversales ont déjà été tronçonnées trois fois. Et désormais les autorités comptent redoubler d’efforts. Dans un communiqué, le sous-délégué de la province de Cadix, Antonio Sanz, annonce que les forces de police renforceront leurs patrouilles au sol des deux côtés de la rivière: "Cette barrière a causé un grave préjudice à ces organisations criminelles, mais nous savons qu’ils sont à la recherche d’alternatives pour poursuivre leurs opérations", prévient-il, tout en saluant la réactivité des autorités de la région.


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Les saisies sont habituelles en Espagne. Le pays incarne une porte d’entrée évidente de la drogue en Europe, et les narcotrafiquants transportent leur marchandise en "Go Fast". Au volant de grosses cylindrées volées, ils traversent nos autoroutes à plus de 200km/h de nuit ou bien se fondent dans le trafic de jour. Ils sont armés et souvent accompagnés d’un ou deux véhicules éclaireurs. Le véhicule doit pouvoir démarrer en urgence à tout moment, et être assez massif pour faire bélier à tout obstacle éventuel.

La pratique n’est pas nouvelle. En 2014, le porte-parole de la Direction générale des douanes françaises, Serge Puccetti, en parlait sur France Info: "Les producteurs sont au Maroc, les grossistes en Espagne, et tout le monde s'approvisionne là-bas." Ces "convois" transitent donc par la France et se retrouvent dans d’autres pays européens, dont la Belgique.

Ces pratiques restent néanmoins minoritaires. Michel Bruneau, commissaire responsable du service central drogues de la police fédérale, nuance: "Les phénomènes de Go Fast restent exceptionnels en Belgique. En général, la drogue se transporte par camion, camionnette ou en bus." La Belgique n’est d’ailleurs pas qu’une destination, elle sert surtout de territoire de transition. "90% des stupéfiants prennent la direction des Pays-Bas. On a aussi pas mal de groupes français qui utilisent la Belgique pour y stocker leur marchandise, avant de redescendre en France pour les revendre", précise Michel Bruneau.


La Belle de Cadix a des pupilles dilatées

Et si l’Espagne est à ce point prise d’assaut, c’est parce que la position stratégique du détroit de Gibraltar permet d’acheminer facilement des tonnes de haschich depuis le Maroc, le premier exportateur mondial de cette substance. Les recettes du trafic de drogue représentent 23% de son PIB, et un quart des détenus le sont pour des affaires liées à la drogue.

Selon le gouvernement marocain, la situation résulte de "rivalités entre les agences chargées de l’application de la loi". Il revient aux Espagnols d’intensifier la lutte pour empêcher les Narcos de traverser leurs frontières.

Nous nous sommes rendus sur place et les avons suivis à la trace dans Reporters, ce vendredi soir à 19H45 sur RTL TVI.

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