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"Moi, je suis juste un petit nid": voici le témoignage exclusif d'Alice, mère porteuse pour son frère et sa belle-soeur

Pas vraiment autorisée ni vraiment interdite, la gestation pour autrui est tout de même encadrée juridiquement en Belgique, et permet à des couples qui ne peuvent pas avoir d'enfant de faire appel à une mère porteuse.

En Belgique, il n’existe toujours pas de loi spécifique pour interdire ou encadrer la gestation pour autrui. Mais le recours aux mères porteuses existe : la GPA est pratiquée dans plusieurs hôpitaux, dont la Citadelle à Liège et Saint-Pierre à Bruxelles, sans aucune rétribution pour la mère porteuse.

Le processus est très encadré dans les centres qui le pratiquent. C'est le cas pour Florence, qui va bientôt être maman. Atteinte d'une tumeur au cerveau, elle est aujourd'hui en rémission mais elle ne peut pas enfanter. C'est donc sa belle-sœur qui porte son enfant. 

À 38 ans, Alice va donner naissance à sa nièce, la fille de son frère et de sa belle-sœur. "C'est vraiment leur patrimoine génétique, moi je suis juste un petit nid", estime-t-elle au micro d'Olivia François sur Bel RTL.

Florence a développé une tumeur au cerveau il y a 5 ans, et elle est réapparue il y a deux ans lorsqu'elle essayait de tomber enceinte. "Le problème, c'était vraiment de porter un bébé et de développer un placenta dans mon cas", raconte-t-elle.


"Un cadeau à l'enfant"

Deux options étaient sur la table pour ce couple: l'adoption ou la gestation pour autrui. Alice s'est alors proposée, à la grande surprise de Nicolas: "Ca m'a mis plus une à deux semaines pour quand même y réfléchir, mais j'étais quand même assez partant", dit-il.

Il a fallu un peu plus de temps à Florence, mais aujourd'hui, elle est convaincue: "En fait, on fait un cadeau à l'enfant aussi, explique-t-elle. Pour elle, c'est merveilleux de se dire qu'il y a tellement d'amour déjà entre ses parents, mais aussi dans sa famille. C'est un magnifique projet familial".

Grâce au suivi psychologique mis en place et le dialogue existant dans cette famille, personne n'a de crainte concernant l'accouchement qui doit survenir dans quelques jours. Une longue procédure juridique pour reconnaître l'enfant attendra ensuite Florence et Nicolas.


Juridiquement compliqué

4 ou 5 hôpitaux belges pratiquent la GPA et chacun fixe ses propres règles. Mais en général, les conditions sont les mêmes: la mère porteuse doit déjà être maman, et âgée de moins de 40 ans. Il ne doit pas y avoir de finalité commerciale et la mère "intentionnelle" ou "commanditaire" doit être médicalement incapable de procréer. 

Pour chaque demande, le Comité d’éthique doit avoir donné son accord et les couples, comme la mère porteuse passent par un filtre médical et psychologique qui prend plusieurs mois. Après l'accouchement, une procédure longue de plusieurs mois attend les parents pour reconnaître l'enfant

Florence et Nicolas sont prêts à faire tout le nécessaire pour leur fille, qui naîtra dans quelques jours.

"Dans notre cas, on est obligés tous les deux d'adopter notre fille, explique la future maman. Il n'est pas possible de signer un document qui fait une passation entre une mère porteuse et les parents. On est au courant de ce qu'il faut faire mais c'est quand même très compliqué."

Malgré tout, elle se veut optimiste et se montre ravie, quelques jours avant de rencontrer sa fille, "que ça soit possible en Belgique".

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