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"Mon fils de 12 ans a été tué par quelqu'un qui roulait trop vite": des parents de victimes de la route témoignent pour changer les choses

Sur une aire d'autoroute où la police fédérale mène un contrôle, un automobiliste en excès de vitesse qui vient de s'acquitter d'une amende est amené dans une camionnette. A l'intérieur de celle-ci l'attend un parent dont l'enfant est décédé, fauché par un conducteur ayant eu le pied trop lourd sur l'accélérateur. "Mon fils de 12 ans a été tué par quelqu'un qui roulait trop vite, ici à Gembloux. Il était tout à fait sur la route, il roulait correctement, il était en droit à 100%, et cette personne l'a fauché", confie Michelle Moreau.

Cette séquence est la base de la nouvelle campagne de sensibilisation lancée lundi par la police fédérale de la route, en collaboration avec l'association Parents d'enfants victimes de la route (PEVR). "Vous les plongez dans la réalité. Ce n'est pas de la fiction. Ce n'est pas quelque chose que l'on entend. Ce n'est pas quelque chose qui arrive aux autres. Vous êtes face à quelqu'un qui vous parle avec son coeur, avec ses tripes. Mon mari et moi avons énormément témoigné, face à des populations différentes, et on remarque que ça a un impact très important", explique Michelle Moreau.

Dans la vidéo, on voit d'ailleurs une dame verbalisée réagir de façon très émotive. "Désolé, j'ai une petite fille", lance-t-elle, au bord des larmes.


Des victimes au mauvais endroit, au mauvais moment

L'année passée, 637 personnes ont perdu la vie sur les routes belges. Parmi celles-ci figuraient également des enfants dont le seul tort était de s'être retrouvés au mauvais endroit, au mauvais moment, à la merci d'un conducteur trop sûr de lui.

Cette réalité, Alain et Michelle Moreau l'ont subie il y a quelques années, lorsqu'ils ont perdu leur fils Olivier, fauché à bicyclette à l'âge de douze ans. Pour que d'autres parents ne soient pas à leur tour confrontés à ce drame, leur association, PEVR, a contacté la police fédérale de la route afin de lancer une campagne de sensibilisation dont ils seraient les acteurs. "C'est important de donner un côté humain à ces situations", explique M. Moreau, qui préside les Parents d'enfants victimes de la route. "On a tendance à penser que cela n'arrive qu'aux autres. Et puis, un jour, un policier vient sonner à votre porte pour vous annoncer quelque chose qui détruit votre vie", ajoute-t-il.

La police fédérale entend rappeler avec cette campagne que les limitations de vitesse ne sont pas imposées pour renflouer les caisses de l'Etat via des amendes. Plus d'un accident sur trois est causé par la vitesse.

Des contrôles seront effectués ce mercredi 11 octobre durant 24 heures, dans tout le pays.

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