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"On doit travailler le plus vite possible": les terroristes n'avaient peut-être pas l'intention de s'attaquer à Bruxelles le 22 mars 2016

Le procès des attentats de Bruxelles a débuté ce lundi au Justitia. Revenons sur les jours qui ont précédé ces attentats à Bruxelles. Les terroristes n’avaient, visiblement, PAS prévu de frapper notre capitale mais la fusillade de Forest, puis l’arrestation de Salah Abdeslam quelques jours plus tôt, vont "bouleverser" leurs plans.

Le 15 mars 2016, six policiers belges et français mènent une perquisition de routine au 60 rue du Dries à Forest. L'adresse avait été identifiée comme une planque possible des frères  El Bakraoui. "Dries, pour nous, était clairement dans cette liste d'adresses froides, d'autant plus, comme cela a été dit, que l'approvisionnement au niveau de l'électricité avait été coupé", avait noté en 2017 Alain Grignard, islamologue, ancien commissaire à l'antiterrorisme de la police fédérale. 

Dès qu'ils ouvrent la porte, les policiers essuient des tirs nourris. Quatre d'entre eux sont blessés, un terroriste est tué. "Trouver des combattants étrangers avec des armes dans une maison, je ne pense pas que ce soit pour prendre un pique-nique. Et donc on avait des raisons effectivement d'être inquiets par rapport à ça", indiqué la veille des attentats le procureur fédéral Frédéric Van Leeuw. 

Deux hommes ont pris la fuite par une fenêtre, dont Salah Abdeslam recherché depuis quatre mois. Sa présence dans l'appartement de Forest est confirmée par une empreinte digitale sur un verre.

Trois jours plus tard, le 18 mars 2016, Salah Abdeslam est arrêté rue des Quatre-Vents à Molenbeek. Il se terrait dans la cave de son cousin, Abid Aberkane, dont le téléphone avait été placé sur écoute. "C'est clair qu'on était soulagé quand même. Salah, on l'avait cherché pendant des mois, il était là. Le fait de l'avoir attrapé, en ce qui me concerne, je me disais qu'on commençait à arriver à la fin", poursuit Alain Grignard, islamologue, ancien commissaire à l'antiterrorisme de la police fédérale. 

Mais des hommes dangereux et déterminés sont toujours dans la nature. La police a identifié Najim Laachraoui. Le 20 mars, le parquet fédéral lance un avis de recherche. Les frères El Bakraoui, bien connus de la justice, sont ciblés eux aussi. "On était, je pense, tout près de les avoir, ça c'est clair. Et ils le sentaient, donc ils se sont dépêchés pour éviter de se retrouver en prison et de ne pas pouvoir faire leur action", explique Frédéric Van Leeuw, le procureur fédéral. 

Ce jour-là, dans la planque de la rue Max Roos, les terroristes posent, entourés d'armes. Elles seront cachées dans un box de garage et jamais retrouvées. Le même jour et le lendemain, ils rédigent des lettres d'adieu et enregistrent des messages destinés à leur Emir dont celui-ci: "La situation est telle qu'on ne peut plus retarder quoi que ce soit. On doit travailler le plus vite possible et on a décidé de travailler Inch Allah demain, mardi 22 mars en matinée", a dit Najim Laachraoui. Dans cet appartement, les hommes qui s'y cachent ont fabriqués plus de 100 kilos d'explosifs: du TATP.

Le 21 mars, Osama Krayem achète deux sacs à dos. Ils sont remplis de cet explosif, puis sont amenés dans l'autre planque du groupe, avenue des Casernes à Etterbeek. A Schaerbeel, les futurs kamikazes commandent un taxi pour le lendemain, 7h15.

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