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"Tatiana, 0473 37 68 62": cette affiche exposée dans Bruxelles intrigue de nombreux témoins, voici de quoi il s'agit

La silhouette blanche sur fond rouge. Une femme aux jolies courbes chaussée de talons hauts, avec en dessous un prénom: Tatiana, et un numéro de GSM.
Cette affiche se trouve dans le métro bruxellois depuis mardi, et place Flagey depuis 2 semaines, et elle interpelle les passants! Beaucoup la prennent en photo et la publient ensuite sur les réseaux sociaux, tantôt choqués, tantôt amusés.

Mais si vous prenez le temps d'appeller le numéro voilà sur quoi vous tombez:

"Un jour, une connaissance m'a proposé un travail d'aide à domicile en Belgique. À mon arrivée, je me suis rendue compte que c'était des fausses promesses et j'ai été forcée de me prostituer", répond une voix féminine préenregistrée à l'accent étranger.


Une histoire vraie et une oeuvre d'art

En réalité, Tatiana existe bel et bien. Elle a été victime de traite sexuelle. Concernant la campagne d'affichage, ils s'agit en fait d'une oeuvre d'art. Celle d'une artiste hollandaise qui s'affiche dans 6 grandes villes européennes comme Bruxelles, Paris ou Dublin. Son but: ouvrir les yeux du grand public, comme l'explique Sophie Jekener, fondatrice de Samilia, la fondation qui a mis sur pied cette campagne. "L'exploitation sexuelle n'a pas de frontière, ça concerne toute l'Europe. On a contacté une ancienne victime, qui a elle-même enregistré le message. Elle nous a fait remodeler ça de façon à ce que ça corresponde vraiment à son vécu. C'est vraiment un message authentique", indique Sophie Jekener.


Certains laissent des messages

À la fin du message de Tatiana, vous pouvez vous-même lui laisser quelques mots. C'est Samilia qui les reçoit, et ils sont... très variés. "On a déjà eu des messages de clients qui n'ont rien compris du tout au but et qui demandent un rendez-vous, et d'autres personnes qui souhaitent un bon courage", confie Sophie Jekener.

Cette installation se veut mystérieuse, mais elle sera expliquée plus amplement au grand public le 18 octobre, lors de la journée européenne de lutte contre la traite des êtres humains.

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