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40% des influenceurs belges impliqués dans... des fraudes: "Certains gagnent 5.000 followers en une nuit"

Charlotte est influenceuse. Elle tient un compte où elle partage ses voyages et quelques adresses de restaurants. 35.000 abonnés suivent son quotidien sur Instagram. Pour elle, pas de faux abonnés, même si cela reste une réalité.

"Il y a pas mal de gens qui achetaient de faux followers, par dizaines de milliers, plus par vanité pour avoir des gros comptes, et donc amener plus de personnes à les suivre. Mais ce n'était pas du tout avec le recul qu'on a maintenant. C'était avec cette idée qu'on allait tromper les marques", explique Charlotte Deprez, créatrice de contenus pour les réseaux sociaux.

Un tiers des followers ne sont pas de vraies personnes !

D’après une récente étude, près d’un tiers des followers des influenceurs belges ne sont pas de vraies personnes. Des faux comptes d’abonnés disponibles par lot de plusieurs milliers sur Internet et qui ont du succès, notamment chez les influenceurs.

"Le marketing de l'influence est basé sur la confiance. A partir du moment où un tiers des followers est faux ou fortement suspect, c'est toute l'industrie qui subit cette perte de confiance. Par ailleurs, on constate que les influenceurs eux-mêmes ont trop souvent recours à de la fraude", indique Xavier Degraux, consultant en marketing digital.

50 millions d'euros en Belgique

Gonfler ses abonnés peut donc rapporter gros. En Belgique, le marché du marketing d’influence pourrait peser près de 50 millions d’euros. Toujours d’après l’étude, 40% des influenceurs Instagram belges seraient impliqués dans des fraudes. 

"On voit des fortes croissances en une nuit d'une base de followers. Par exemple, un influenceur va gagner 5.000 followers en une nuit alors que sa vitesse de croissance habituelle est peut-être d'une centaine grand maximum de followers par jour", ajoute Xavier Degraux. 

Des abonnés qui représentent un réel enjeu économique. Chez nous, c’est le SPF économie qui est en charge de mettre en place les règles et de les appliquer, mais le cadre légal reste encore flou en la matière. Il vise essentiellement les partenariats rémunérés.

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