Accueil Actu

70 ans après la libération d'Auschwitz: Charles Michel affirme que "la lutte contre l'antisémitisme est un échec"

Les autorités du pays rendent hommage ce lundi soir aux victimes de l'Holocauste lors d'une céremonie de commémoration du 70e anniversaire de la libération des camps de concentration.

Sous haute sécurité policière et militaire, la communauté juive rejointe par les autorités politiques et religieuses du pays rendent hommage aux victimes de l'Holocauste lundi soir à la grande synagogue de Bruxelles. "Cette manifestation s'adresse aux vivants", a rappelé Philippe Markiewicz, président de la communauté israélite de Bruxelles, en ouverture.


"La shoah, c'était il y a 70 ans, c'était hier"

"La shoah n'a pas d'équivalent dans l'histoire. C'est un crime industriel, planifié, méthodique, contre l'essence même de l'homme, qui entendait dénier à une part de l'humanité le droit d'en faire partie. C'était il y a 70 ans, c'était hier", a déclaré le Charles Michel. "Je souhaite ici réaffirmer la condamnation de ce crime à jamais impardonnable."

"Je suis également là pour dire la solidarité du gouvernement à votre communauté à nouveau frappée par la haine antisémite (...) Lors des attentats de Charlie Hebdo et de l'hyper casher, des personnes sont mortes parce qu'elles étaient journalistes, policières ou juives." Charles Michel a également rappelé la "spirale dramatique de l'antisémitisme en Belgique", citant la tuerie du musée juif de Bruxelles en mai 2014 et le cas d'une élève de l'athénée Emile Bockstael à Laeken contrainte de quitter l'établissement en raison de menaces antisémites.


"L'Europe sans les juifs ne serait plus l'Europe"

"Une enquête menée auprès de 5.800 personnes dans l'Union européenne signale que 78% des Européens pensent que l'antisémitisme s'est aggravé ces cinq dernières années. En Belgique, 40% des juifs envisagent même de quitter le pays. La lutte contre l'antisémitisme est un échec", a-t-il lancé."Je refuse que vous vous sentiez contraints de faire ce choix. Aucun Belge ne doit se voir contraint à quitter le pays. La Belgique sans les juifs ne serait plus la Belgique. L'Europe sans les juifs ne serait plus l'Europe", a-t-il ajouté.

"Dans l'immédiat, nous avons renforcé le niveau d'alerte", a rappelé Charles Michel. "Mais nous devons nous attaquer plus durement à l'antisémitisme, qui devient une cause nationale. Toutes les plaintes doivent être actées et faire l'objet de poursuites", a ajouté le Premier ministre. "Quand un acte antisémite est commis en Belgique, c'est la société belge toute entière qui est agressée." "Nous sommes debout et nous nous sentons tous juifs", a conclu Charles Michel.  


Des représentants de tous les horizons

Le Premier ministre Charles Michel était donc présent avec son père. Didier Reynders, le ministre des Affaires étrangères, Jan Jambon, le ministre de l’Intérieur, de nombreux ambassadeurs et des représentants des différentes communautés religieuses (catholique, protestante, musulmane, laïc) ont également fait le déplacement ainsi qu’un représentant du roi.


Le but est d'insister sur la démocratie dans le contexte actuel

Des centaines de personnes sont réunies ce soir dans la grande synagogue de Bruxelles. Le but est de célébrer le 70ème anniversaire de la la libération du camp d’Auschwitz et de passer un message fort, d’insister sur l’importance de la démocratie quelque soient les religions et les cultures. C’est un clin d’œil particulier au contexte actuel. La sécurité a aussi été renforcée. Il y a de nombreux policiers et militaires présents.

Charles Michel se rendra en Pologne demain avec le couple royal et le ministre des Affaires étrangères. De nombreux autres dirigeants européens seront également présents.

À la une

Sélectionné pour vous