Accueil Actu

860.000 Belges sont des "aidants proches", un statut non reconnu et non payé: "On ne peut pas donner le meilleur à nos proches pour des raisons financières"

860.000 Belges ont mis leur vie entre parenthèses pour se consacrer à un proche malade ou dépendant. Un véritable sacrifice qui est bien souvent consenti par les femmes. Selon les derniers chiffres de l'institut de santé publique, ces aidants proches abattent le travail de 150.000 équivalents temps plein... mais sans être payés.

Ils sont environ 860.000 en Belgique. On parle rarement d'eux et pourtant leur rôle est important: il s'agit des aidants proches. Tous celles et ceux qui consacrent une partie sinon la totalité de leur temps à aider des proches en difficulté. Les aidants proches sont considérés comme une aide gratuite aux yeux des autorités. Pourtant, ces aides ont un coût humain.


Une solitude s'installe

Mettre sa vie ainsi entre parenthèses est loin d'être facile que ce soit physiquement ou moralement. Florence a 40 ans. Il y a deux ans, elle a décidé de se consacrer pleinement à sa fille qui souffre d’une maladie rare. "J’ai décidé d’arrêter de travailler pour pouvoir ramener ma fille chez des kinés, des médecins, mais aussi pour me charger de tout l’administratif qui accompagne le cas de ma fille." La maman poursuit: "On veut le meilleur pour son proche, mais on peut ne pas pouvoir le donner pour des raisons financières. Dans certains cas, tout n’est pas remboursé. Cela a aussi une conséquence au niveau individuel. Pourquoi ? Parce que quand on travaille, on a un statut, on a des collègues. Quand on devient aidant proche, on est transparent aux yeux de la société. On devient très seul aussi."


Un équilibre à trouver

Dernier point, l’impact au niveau familial. "Quand on est un aidant proche, toute l’attention ou une grande partie de celle-ci se focalise sur la personne en difficultés. C’est important de veiller à faire attention à tous les membres de la famille. Il faut avoir un équilibre. Ce n’est pas nécessairement facile", conclut la mère de famille. Cette aide informelle est gratuite, mais elle a un coût. Le prix de la santé de ces personnes. Ils n’espèrent qu’une chose que le gouvernement leur accorde un statut prochainement.


Surtout des Bruxelloises de 55 à 64 ans

En 2013, environ 9 % de la population belge au dessus de 15 ans effectuait une aide informelle à un degré plus ou moins élevé. Il ressort également de l'enquête qu'une femme sur 5 âgée de 55 à 64 ans est un aidant proche, formant ainsi le groupe le plus large de ces aidants. D'un point de vue régional, Bruxelles compte 18 % d'aidants proches (parmi les plus de 15 ans), soit près de deux fois plus qu'en Wallonie ou en Flandre (8 %).


Certains peuvent garder leurs allocations

Au niveau légal, les aidants proches ne bénéficient d'aucun statut légal. Le gouvernement voulait même supprimer les allocations auxquelles ils avaient droit. Mais le 15 avril dernier, Kris Peeters a fait marche arrière. Les aidants proches qui s'occupent de personnes handicapées ou très gravement malades peuvent encore bénéficier des allocations et du droit à la pension. Mais toute une série d'autres cas (comme l'accompagnement d'enfants souffrant d'une maladie rare, le cas de Florence) ne sont pas reconnus.


À la une

Sélectionné pour vous