90 secondes pour comprendre: pourquoi des Belges ont été déportés en Prusse il y a 100 ans ?

On se souvient de la première guerre mondiale. Il y a 100 ans, tout juste, débutait la déportation de Belges envoyés en Prusse pour travailler dans les usines.

Les premières rafles ont eu lieu le 26 octobre 1916 à Quiévrain. 900 civils ont été embarqués dans des trains en direction de la Prusse, l’ancêtre de l’Allemagne. Ils y seront soumis au travail forcé, torturés et affamés. La Belgique est alors déjà envahie depuis deux ans. Prussiens et Français se livrent bataille dans les tranchées. 1.250.000 Prussiens ont été mobilisés pour la Bataille de Verdun. 140.000 sont morts et 170.000 décéderont un peu après dans la Bataille de la Somme. La guerre s’enlise. Le Kaiser se rend compte qu’elle va durer encore quelques années.  Il a besoin de mains d’œuvre pour faire tourner son économie et remplacer ses hommes partis au front. 

Combien de Belges seront ainsi soumis à ce régime ?

60.000. Au départ, le Kaiser respecte encore la Convention de la Haye. Seuls les prisonniers de guerre étaient soumis au travail forcé. Mais à partir d’octobre 1916, ce n’est plus suffisant. Il y a de plus en plus de chômeurs qui meurent de faim en Belgique, ils sont près d’un million. Le Kaiser leur propose de signer des contrats de travail volontaire. Mais seules 20.000 personnes vont signer ce contrat. Les autres refusent moralement de participer à l’effort de guerre prussien. 

Et c’est là que commencent alors les déportations...

Des Belges emmenés de force en Allemagne refuseront en effet de signer des contrats de travail, malgré des pressions psychologiques. Ils étaient privés de nourriture, s’ils ne travaillaient pas. Cela durera un an. Sous la pression internationale, les Prussiens libéreront ces déportés. D’autant qu’ils n’étaient pas du tout efficaces. Au contraire, ils sabotaient le travail.

Un mois de commémoration débute ce mercredi à Quiévrain, avec notamment une exposition retraçant cette histoire dans la gare.