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90 secondes pour comprendre: Pourquoi l’OTAN n’intervient pas dans l’action militaire contre le groupe terroriste Etat Islamique?

La chronique "90 secondes pour comprendre" de notre journaliste Frédéric Moray revenait ce matin sur une question qui revient très souvent ces derniers temps. Pourquoi l'OTAN n'intervient pas dans l'action militaire contre le groupe terroriste Etat Islamique?

C'est une question qui revient souvent : pourquoi l’OTAN n’intervient pas aux côtés de la France dans les frappes qui visent les positions stratégiques de Daesh en Syrie ? Et c’est une question légitime puisque, que prévoit le texte fondateur de l’OTAN ?


"Les parties conviennent qu’une attaque armée contre l’une ou plusieurs d’entre elles survenant en Europe ou en Amérique du Nord sera considérée comme une attaque dirigée contre toutes les parties ... En conséquence, les membres conviennent que, si une telle attaque se produit ... chacun assistera la ou les parties attaquées." Cet article 5 considère l’agression comme collective. Il n’a été utilisé qu’une seule fois, par les Etats-Unis, après le 11 septembre 2001.

Oui, mais donc il est légitime de penser que l’OTAN va intervenir militairement?

Sauf que François Hollande, contre toute attente, a invoqué l’article 47-2, et non le 5. Et là c’est une première. C’est un article un peu plus léger... L’agression n’y est pas considérée comme collective. Il dit que si un Etat membre est agressé, les autres lui doivent aide et assistance par tous les moyens en leur pouvoir. Aide et assistance. C’est tout.

Mais qu’est-ce que ça change ?

Pas grand-chose, puisque aucun de ces deux articles n’est contraignant. Chaque pays décide ou pas de participer. Mais symboliquement, l’article 5 est plus mobilisateur. Tous les membres sont directement concernés par l’attaque. Ils doivent réagir ensemble. La force de frappe est plus grande.
Je vous rappelle qu’ensemble les 28 pays membres de l’OTAN pèsent 3 millions d’hommes, 25 000 avions militaires et 800 navires de guerre.
Mais on est loin de tout cela avec l’article 47-2, aide et assistance, ça peut signifier simplement une autorisation de survol de son territoire ou l’envoi d’équipes médicales.

Il y a donc un décalage entre le discours martial de François Hollande et ses actes...


Frédéric Moray, journaliste pour BEL RTL

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