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90 secondes pour comprendre pourquoi la police a imposé un silence radio aux médias et aux réseaux sociaux

Dans sa chronique 90 secondes pour comprendre ce lundi matin, Frédéric Moray nous explique le silence radio demandé par la police hier soir lors des énormes opérations antiterroristes.

Hier soir, "c’était frustrant de ne pas pouvoir suivre la suite des opérations". Frustration évidemment puisqu’on a désormais l’habitude de suivre presqu’en temps réel les informations.

Mais les dérives et leurs conséquences sont nombreuses. Souvenez-vous lors de la traque des frères Kouachi, en janvier dernier à Paris, lorsqu’ils sont retranchés dans l’imprimerie de Dammartin. Lors d’une interview pour faire le point sur la situation, le député de la circonscription Yves Albalerro signale qu’une personne se cache dans l’imprimerie. Les terroristes l’ignoraient jusque-là. Les conséquences auraient pu être dramatiques. Même chose pour l’hypermarché Kasher. Certains médias français n’avaient pas hésité à révéler que des rescapés se cachaient dans la chambre froide.

Des plaintes ont été d’ailleurs déposées depuis, dans les deux cas, pour mise en danger d’autrui.


Pourtant, ce silence, ce n’est pas une demande exceptionnelle pour la presse

Cela fait partie du devoir de réserve. Les médias le respectent d’ailleurs régulièrement. Mais dans ce cas-ci, une telle injonction garantit aux autorités que la course aux informations sera interrompue. Ils ne font pas confiance à l’autodiscipline. D’expérience...

Pas plus tard qu’il y a 6 jours, lors des perquisitions rue de Launoy, à Molenbeek, certains médias n’ont pas hésité à poster une caméra fixe à l’entrée de la rue et à diffuser ces images en continu sur internet.


Mais alors pourquoi les réseaux sociaux ?

Pour les réseaux sociaux, l’idée n’est pas de museler les commentaires. Simplement, inconsciemment, lorsque vous vous posez une question comme " Tiens je viens de voir un important dispositif policier à tel endroit ? ", vous pouvez là aussi donner une indication aux suspects visés.

Il devient alors très difficile aux policiers d’avancer cachés ou en tous cas discrètement.

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