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Vers une interdiction totale de l'abattage rituel en Flandre? Les socialistes soutiennent la N-VA

Il n’y aura pas d’abattoirs temporaires en Wallonie pour la fête du sacrifice, célébrée par les musulmans le 24 septembre prochain. Le ministre flamand chargé du bien-être des animaux, Ben Weyts, veut même aller plus loin : il souhaite, qu’à terme, on ne sacrifie plus de mouton selon le rite musulman, sans étourdissement. Une sortie à laquelle le sp.a a donné son soutien.

Les musulmans célèbreront le 24 septembre prochain la Fête du sacrifice, à l’occasion de laquelle nombre d’entre eux font égorger un mouton de façon rituelle, sans étourdissement préalable. La Flandre et la Wallonie n’autoriseront les abattages rituels que dans des abattoirs reconnus.


Interdit en Flandre et en Wallonie

Sur la base d’un règlement européen, le ministre flamand chargé du Bien-être des animaux, le NVA Ben Weyts n’autorisera l’abattage sans étourdissement que dans des abattoirs reconnus, et donc plus dans des abattoirs temporaires. La décision de principe avait déjà été approuvée par le gouvernement flamand en septembre dernier. Même décision en Wallonie, qui a prévu d’étaler sur 3 jours les abattages rituels.


Différent à Bruxelles, faute de place

A Bruxelles, l’abattoir d’Anderlecht étant le seul fixe, il n’est pas question de l’obliger à traiter deux ou 3 fois plus d’animaux que d’habitude. Les abattoirs temporaires pourront encore être utilisés cette année. Une solution est recherchée pour l’an prochain. En attendant, des sacrificateurs seront formés début septembre sur base volontaire, pour éviter de causer des souffrances inutiles aux animaux.


Les abattoirs s’adaptent, mais ne pourront pas tout faire

La Fédération des abattoirs a marqué son accord pour ouvrir davantage d'abattoirs fixes pour l'événement, et pour prévoir des plages horaires adaptées. Mais il n’est pas matériellement possible pour les abattoirs agréés d’absorber l’ensemble du travail qui était prévu dans les abattoirs temporaires.


Qu’en pensent les musulmans ?

Les musulmans de Belgique s’inquiètent de l’organisation de la fête, et craignent la mise en place de filières parallèles. Noureddine Smaili, le président de l’Exécutif des musulmans de Belgique craint des importations de viande depuis l’étranger, et des circuits parallèles.


Dépôt de plainte

48 organisations musulmanes ont adressé mercredi 5 aout une plainte officielle au ministre flamand du Bien-être animal, Ben Weyts (N-VA).  Elles contestent sa décision d’interdire l’abattage rituel (sans étourdissement) des moutons dans des abattoirs temporaires. Les organisations demandent au ministre de retirer sa décision d’ici le 1er septembre. Les organisations musulmanes craignent que les abattoirs reconnus ne puissent pas traiter toutes les demandes pendant la Fête du sacrifice, et que des familles ne puissent donc faire égorger un mouton de façon traditionnelle.


Pas assez d’abattoirs en Flandre

Le ministre Ben Weyts est accusé par les organisations musulmanes de ne pas avoir pris de mesures pour augmenter les capacités des abattoirs agréés - les seuls où l'abattage peut être réalisé sans étourdissement. 30.700 ovins ont été abattus en 2014 pour l'événement en Flandre, dont 22.837 dans 57 abattoirs temporaires.


Tout ceci a un coût

En Wallonie, la pratique rituelle ne sera autorisée que dans un abattoir fixe et réalisée par un sacrificateur formé. Elle devrait s’étaler sur trois jours. Mais ceci a un coût pour les musulmans. "Ca va nous coûter 20 euros pour le premier jour, 50 pour le deuxième et le troisième. Un mouton, ça coute déjà 230 euros. En temps de crise, ce n’est pas un bon message" explique Noureddine Smaili, président de l’exécutif des musulmans de Belgique. L'an dernier, sur les 15 abattoirs fixes de Wallonie (ovins et bovins confondus), seuls 9 avaient fonctionné pour la fête du sacrifice. Le ministre wallon Carlo Di Antonio a pris position en septembre 2014 contre l'abattage sans étourdissement. L’an dernier, en Région Wallonne, 4.309 ovins ont été déclarés abattus à l'occasion de la fête, dont 1.068 dans six abattoirs fixes, et 3.241 dans 10 abattoirs temporaires.


Bruxelles, seule région à autoriser les abattoirs temporaires

En région de Bruxelles-Capitale, l'abattage sans étourdissement pourra encore avoir lieu cette année dans les lieux temporaires agréés tant que le sacrificateur a suivi une formation adéquate pour alléger le stress et la souffrance des animaux. Selon la secrétaire d'État bruxelloise au Bien-être animal, Bianca Debaets (CD&V), il s'agit toutefois d'une étape intermédiaire avant de proposer une solution structurelle dès l'année prochaine. Parmi les solutions envisagées : l’étalement des abattages sur 3 jours comme en Wallonie. A Bruxelles, ce sont près de 3000 ovins qui ont  été sacrifiés l’an dernier, dont 2.215 dans quatre abattoirs temporaires.

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