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C’est aujourd’hui que la Belgique se rétrécit: "Des journalistes ukrainiens se demandaient comment c’était possible sans se faire la guerre!"

La Belgique, et plus particulièrement la commune de Visé, vont perdre ce lundi une bonne dizaine d'hectares au profit des Pays-Bas et de la commune d'Eijsden-Margraten. C'est ce lundi en effet que les ministres des affaires étrangères des deux pays vont signer la convention entérinant cet échange de territoires.

Le traité de Maastricht de 1843 définit la frontière entre les deux pays à cet endroit précis. C'est la Meuse qui y fait office de frontière et le traité prévoit qu’elle passe très exactement au centre du lit du fleuve. Or, celui-ci a changé suite à des travaux d'aménagement menés au cours des ans pour y faciliter la navigation. Résultat: "Un petit morceau de Belgique s’est retrouvé sur la rive droite et un petit morceau des Pays-Bas sur la rive gauche", détaillait Marcel Neven, le bourgmestre MR de Visé, au micro de Bel RTL ce matin. C’est lui qui a été chargé des négociations avec les Pays-Bas en tant que commissaire du gouvernement. Il y voit une bonne opportunité de faire parler de sa ville dans le monde: "Des journalistes ukrainiens, français et d’autres pays sont venu se renseigner pour savoir comment il était possible de faire des échanges de territoire sans se faire la guerre!"


Une presqu'île paradis des trafiquants de drogue

Le dossier a longtemps dormi, mais des problèmes de délinquance et de trafic de drogue l'ont réveillé: certains terrains belges (en orange sur la carte ci-dessous) ne sont en effet accessibles que via les Pays-Bas et étaient devenus des sortes de zones de non-droit, paradis des trafiquants de drogue. Nos policiers devant chaque fois demander l'autorisation de leurs collègues néerlandais pour y intervenir. "Il y avait notamment une presqu’île où on était en territoire belge mais inaccessible pour la police belge sauf à traverser la Meuse à la nage", précise Hervé Jamar, le gouverneur de la province de Liège.


Un échange de zones naturelles

Les terrains cédés aux Pays-Bas ne sont pas habités. Ils sont situés pour l'essentiel en zone naturelle. En échange, Visé et la Belgique héritent de quelques hectares (en blanc ci-dessous) abritant le plus grand nombre d’espèces de végétaux différents (environ 200) de tous les Pays-Bas. Voici la carte de la frontière (en jaune) avant et après l'échange.



La cérémonie se déroulera à Amsterdam en présence des souverains belges et néerlandais. Au programme ce lundi, outre la signature de cet échange : la cérémonie d'accueil au palais royal d'Amsterdam, la visite du centre culturel flamand et un dîner d'Etat au palais royal d'Amsterdam.

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