Accueil Actu

C'est fait, le service minimum sera d'application à la SNCB: est-ce que ce sera positif pour les usagers?

La Chambre a approuvé jeudi le projet de loi qui organise la continuité du service dans les chemins de fer en cas de grève. La majorité a voté en faveur du texte, le cdH et Défi se sont abstenus tandis que les socialistes, les écologistes et le PTB ont voté contre. Désormais, la continuité du service sera assurée, en cas de grève, en fonction des effectifs disponibles. Les agents dont la fonction est essentielle devront faire savoir s'ils participent à l'action, 72 heures avant.

Feu vert pour le service minimum à la SNCB. Les débats à la Chambre se sont prolongés une partie de la nuit. La majorité a voté en faveur du texte, le cdH et Défi se sont abstenus tandis que les socialistes, les écologistes et le PTB ont voté contre. SNCB et syndicats sont maintenant tenus de la mettre en application. 


"Chaque député qui a voté en faveur du projet de loi cette nuit va devoir s'expliquer devant les navetteurs"

Ce vendredi matin, Marianne Lerouge, responsable chemins de fer à la CSC-Transcom, a estimé que "chaque député qui a voté en faveur du projet de loi cette nuit va devoir s'expliquer devant les navetteurs, qui sont ses électeurs." Le syndicat le répète depuis longtemps, la mise en œuvre d'un tel dispositif ne se fera pas, selon lui, sans chaos. Le point de vue du syndicat chrétien n'a pas changé au cours de la nuit, il estime toujours que ce projet de loi organisant la continuité du service dans les chemins de fer en cas de grève "n'est pas la priorité des voyageurs, mais uniquement du monde politique". "Cela ne va rien résoudre", affirme Mme Lerouge. "Cela ne règle pas le problème en amont: à savoir les trois milliards d'euros d'économies" imposés sur le rail.

Même son de cloche du côté de Pierre Lejeune, secrétaire national à la CGSP CHEMINOT. "Je pense que nous avons toujours dit le mal que nous pensions de cette loi, donc c’est un passage en force du gouvernement. Nous pensons que cette loi est une façon impraticable et tout à fait irréaliste puisqu’elle ne vise pas l’intérêt des usagers comme le ministre veut bien le faire entendre, mais vise surtout à briser les actions syndicales et à réduire l’action des syndicats", a-t-il fait remarquer au micro d'Alix Battard  en direct dans le RTLinfo 13H.


"Alors que ce qui dérange, ce sont les arrêts de travail spontanés"

Le projet de loi ne régit en effet que les grèves préavisées, "alors que ce qui dérange, ce sont les arrêts de travail spontanés", provoqués selon la CSC, entre autres, par les conditions de travail imposées par les économies consenties. Le syndicat estime toujours que la mise en œuvre d'un tel dispositif se fera dans le chaos, au détriment des voyageurs. "Nous n'avons pas voulu être complices de ce projet 'idéologique'. A présent, chaque député qui a voté en faveur (du projet de loi, NDLR) va devoir s'expliquer devant les navetteurs, qui sont ses électeurs", conclut Marianne Lerouge.

Pierre Lejeune a renchéri en expliquant que cette loi n'allait pas être positiver pour les usagers. "Je pense que cette loi va créer plus de difficultés qu’elle ne va apporter de solutions aux usagers puisque les usagers sont en attente d’un service de qualité, des trains qui sont ponctuels, d’un service public qui rencontre véritablement leurs préoccupations, or cette loi ne va pas répondre à ces attentes. Vous devez savoir qu’aujourd’hui, en termes de perturbations et de ponctualité dans les chemins de fer belges, 1% seulement est imputable à des actions de grève. Le reste des inconvénients qui sont subits quotidiennement par les usagers sont le fait des activités de la SNCB, des problèmes d’infrastructures ou le fait de tiers qui agissent sur le réseau des chemins de fer. Donc, faire une loi uniquement pour régler 1% des perturbations qui existent aujourd’hui sur le rail, ça nous paraît tout à fait superflu", a-t-il détaillé.


Le service minimum, comment ça marche?

Pour rappel, le texte voté dans la nuit de jeudi à vendredi majorité contre opposition, avec l'abstention du cdH et de Défi, impose un délai de préavis de huit jours avant la grève. Les agents dont la fonction est essentielle au service - les catégories concernées doivent encore être tranchées par les comités de direction - devront faire savoir 72 heures avant l'action s'ils y participent ou non. En fonction des effectifs disponibles, la SNCB et Infrabel organiseront le service ferroviaire et en communiqueront les modalités 24h à l'avance aux usagers. Les agents qui ne respecteraient pas leur engagement de travailler le jour de la grève s'exposent à une sanction disciplinaire.

À la une

Sélectionné pour vous