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Richard-Frédéric, gréviste, détaille les VRAIES RAISONS qui poussent les cheminots de la SNCB à débrayer

Richard-Frédéric Schlup, gréviste à la SNCB, a tenu à faire connaitre à tous ceux qui critiquent les cheminots en grève les vraies raisons de celle-ci.

Richard-Frédéric Schlup nous a donné des explications "venant de l'intérieur". Visiblement touché par l'opinion des non-grévistes et des passagers pris en otages par ce mouvement de grogne, il en a expliqué les raisons via son profil Facebook et a décortiqué les conséquences des décisions que veut imposer la direction aux travailleurs. Voici ses explications:


Pas de weekends: ça ça fait partie du job

"Tout le monde a 104 jours de repos, ça s'appelle les week-ends, (52 semaines x 2 jours). Les trains roulant 365 jours par an, nos 104 jours sont répartis arbitrairement sur l'année (on ne choisit donc pas quand on les a, mais ça, on s'en fout, c'est une condition de travail qu'on a acceptée). Tout le monde a légalement 20 jours de congés annuels. Là, on est censé pouvoir les prendre quand on veut (sauf qu'avec les restrictions de budget et de personnel, certains cumulent..., mais là n'est toujours pas la question, c'est une condition de travail qu'on a acceptée).


Jusqu'à 63 heures prestées par semaine pour un paiement au régime de 36h: ça fait aussi partie du job

On est payé au régime 36h semaine alors qu'on en preste entre 45 et 63. On bosse entre 6 et 9h par jour et on peut bosser jusqu'à 7 jours de suite, et non, on n'a pas une semaine de repos après, on peut très bien ne rester qu'une journée chez soi et repartir pour 6 jours... Bref, même là, ce n'est pas la question, c'est encore une condition de travail qu'on a acceptée.


Le VRAI problème? La perte de la compensation imaginée lorsqu'ils ont accepté d'être payés à 36h semaine au lieu de 38h

Il y a plusieurs années, les cheminots ont accepté d'être payés 36h/semaine au lieu de 38h alors qu'ils en prestent bien plus. Mais bien entendu, si ce n'est pas payé, il faut une compensation quelque part. On donne, ils donnent. Donc on a reçu 13 jours de récupération, représentant 52 fois 2h "et une chique" par semaine (c'est ce que vous recevez également pour des heures supplémentaires, soit en argent, soit en congé dans le privé). Sauf que chez nous, ça s'appelle les jours de crédit. On a accepté de passer deux sauts d'index et de perdre 500€/an pour ça (donc en gros, on paye nous-même pour ces jours). Voilà que mardi, alors que la direction avait promis en décembre d'attendre la décision de la justice, elle a tout de même appliqué une directive qui stipule que l'on perd un jour de repos par tranche de 18 jours d'absence cumulés sur l'année...

Et par absence ils ont noté:

  • Absence pour raison médicale
  • Jour de crédit
  • Congé annuel de vacances
  • Congé syndical
  • Dispense de service - prime 0%
  • Promotion sociale
  • Congé-éducation payé
  • Congé parental
    ...

Ce qui fâche donc, c'est "jour de crédit" + "congé annuel de vacances", puisqu'en gros, en prenant nos jours de congés légaux et nos jours de récups, on dépasse largement les 18 jours cumulés par an... et on nous retirerait donc bien plus qu'un repos par an. C'est comme si votre patron changeait votre contrat de son côté et vous informe en pleine semaine que si vous prenez vos congés et vos jours de récups, faudra venir bosser un ou deux samedis... parce que vous n'avez pas travaillé pendant vos jours de congé... avec effet rétroactif au 1er janvier."

Ci-dessous, la note de HR Rail dénoncée par M. Schlup:



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