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Ce couple a décidé de tenter sa chance à Londres en plein Brexit: comment se portent les affaires belges en Angleterre?

L'Ecosse qui va demander son indépendance au moment où la Grande-Bretagne entame sa sortie de l'Union Européenne. Le Brexit sera déclenché officiellement après-demain. La Grande-Bretagne est le quatrième partenaire commercial de la Belgique. Quelles sont les conséquences du Brexit pour les entreprises Belges basées à Londres?  Envoyés spéciaux RTLinfo: Sébastien Rosenfeld et Denis Caudron.

Tamworth au centre de l’Angleterre, une ancienne ville minière avec son château médiéval et sa population ouvrière qui a voté en faveur du Brexit à 52 %. Antoon, bruxellois d’origine vit ici depuis 14 ans, il dirige la filiale anglaise de Soudal, fabricant belge de mastic et silicone. "Il y a très peu de chômage. La plupart des gens continuent leur travail et leur vie d’avant", explique Antoon Van Den Broeck.


"L'avenir inclut l'Angleterre"

La société originaire de Turnhout distribue ses produits en Angleterre et en Irlande. Malgré le Brexit, son chiffre d’affaires en Grande-Bretagne est en progression: 50 millions d’euros en 2016 mais la baisse de 15 % de la livre pourrait changer la donne. "Personne ne veut être le premier à augmenter les prix pour ne pas perdre de volume. Soudal est connu pour la qualité donc on n’a pas vraiment de clients qui partent parce qu’il y a un penny de plus sur le prix ou quoi que ce soit mais ce n'est pas toujours évident", admet Antoon Van Den Broeck, le directeur de la filiale britannique de Soudal.

Craig fait partie des 45 employés du site, il est là depuis plus de 10 ans et a voté en faveur du départ de l’Union européenne: "Tout devient plus cher ces derniers temps. Si je réfléchis, je me dis que ce n’était probablement pas le bon vote, pour être honnête".

Heureusement pour ses salariés, le groupe belge tient à conserver son quatrième marché d’exportation. Antoon s’apprête à déménager dans un entrepôt deux fois plus grand. "L’avenir pour nous inclut l’Angleterre, sans histoire. D’ailleurs si ce n’était pas le cas, je n’aurais plus de job", sourit Antoon.


"Un risque calculé"

250 sociétés font partie de la chambre belgo-luxembourgeoise du commerce. Depuis le vote du Brexit, cinq entreprises ont quitté la Grande-Bretagne mais d’autres investisseurs sont venus. Les activités liées à la Grande-Bretagne ont progressé de 2,5 %. Signe que la catastrophe annoncée n’est pas pour aujourd’hui.

Construire un avenir en Angleterre alors que règne l’incertitude, voici le pari d’un autre Belge Philippe-Johan avec sa femme Stéphanie. Il vient de créer sa propre boîte de conseils pour aider les entreprises britanniques à investir sur le continent. "J’ai 54 ans mais je pense que c’est un risque calculé. Dans le contexte du Brexit, il y a quand même énormément de choses qui se passent et je pense que dans mon travail en tout cas. Pour accéder aux gens du business à Londres, ben il fallait être présent sur place", témoigne Philippe-Johan Castelain, le directeur d’une société de conseils.

Une mutation permet à Stéphanie de travailler à Londres comme experte informatique. Ce projet est à la fois professionnel et familial. L’objectif est de permettre à leur fils de 13 ans d’étudier dans un environnement anglophone. "Dans notre entourage, on connait quand même beaucoup de gens qui se sont fait licencier sans aucun contexte plus spécifique que celui dans lequel on est donc après voilà dans la vie il y a toujours des risques, on accepte de les prendre ou bien on reste chez soi", affirme Stéphanie.  Ce couple a tout vendu pour s’installer définitivement en Angleterre. Après sept mois sur place, il croit plus que jamais en sa chance et ne regrette rien.

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