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Patrick, coiffeur, passe d'un acompte de 300 à 1.400 euros: "C'est presque le montant du loyer"

Chauffage, sèche-cheveux, machine à laver… Des essentiels propres aux salons de coiffures qui font flamber les coûts en énergie de bon nombre d'entre eux. Les propriétaires croulent sous des factures impayables. Certains s'adaptent, d'autres accusent le coup, avec l'impression d'être abandonnés.

Face à la flambée des coûts de l'énergie, Pascal, propriétaire d'un salon de coiffure à Auderghem (région bruxelloise), n'a tout simplement pas eu le choix que d'augmenter ses prix de 10% : "On a augmenté nos prix au 1er août et on envisage éventuellement d'encore augmenter nos prix d'ici la fin de l'année", déplore-t-il.

Et pour cause, le secteur, encore fragilisé par la crise sanitaire, peine à s'en sortir : "Toutes nos factures augmentent énormément. L'énergie et les coûts salariaux, les fournisseurs qui augmentent de 10 à 30% voire 40%... On ne sait pas où on va. On a l'impression qu'on n'a pas d'aide", ajoute-t-il.  

Deux facteurs peuvent notamment expliquer la montée des coûts, notamment au niveau du personnel, qui représente la première dépense d'un salon de coiffure. On peut ainsi relever l'inflation, mais également l'indexation des salaires. Mais pour Patrick Dumont, Vice-président de la fédération nationale des coiffeurs, la facture d'électricité se révèle être un élément encore plus inquiétant : "En septembre 2021, nous avons obtenu un remboursement de 704 euros. En septembre 2022, au lieu d'être remboursé de 704 euros, nous devons suppléer 4.783,06 euros. Notre acompte de 292 euros passe à 1362,77 euros. C'est presque le montant du loyer du magasin."

"On ne peut rien faire au niveau du séchoir ou de la machine à laver"

Une situation, de plus en plus compliquée à gérer : "Il va être impensable de demander aux entreprises de supporter plus de 10% bruts d'augmentation de salaire. Il faut absolument intervenir concernant ces factures énergétiques."

Certains adoptent alors certaines habitudes pour minimiser les coûts en énergie. Pour Patrick, co-gérant d'un salon de coiffure, le réflexe en ce début d'automne, c'est de baisser le chauffage : "On ne peut rien faire au niveau du séchoir ou de la machine à laver. En revanche, la climatisation et le chauffage on va essayer de gérer au mieux", confie-t-il.  

Le secteur de la coiffure risque de subir de plein fouet la crise énergétique. Selon une récente étude, sur 1800 consommateurs, 88% d'entre eux vont réduire drastiquement leurs frais. Les dépenses non-essentielles comme le coiffeur, sont parmi les premières à être abandonnées.  

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