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Des élèves bruxellois dénoncent une "injustice": Oishi, 18 ans, doit être expulsée vers un pays inconnu, loin de sa famille

Oishi Shek, une jeune femme de 18 ans venue du Bangladesh en 2010, a reçu un avis d'expulsion. On lui réclame une carte d'identité de son pays d'origine, document qu'il lui est impossible de fournir. Face à cette situation, Oishi et sa famille peuvent compter sur le soutien des élèves et des professeurs de l'Athénée Serge Creuz à Molenbeek, où elle est scolarisée depuis 7 ans. Ils se sont vite mobilisés pour dénoncer une "expulsion honteuse" et demander une régularisation.


"Ils nous ont menacés"

Oishi a 18 ans et est originaire du Bangladesh. En 2010, ses parents ont quitté le pays pour fuir les menaces qui pesaient sur leur famille. Oishi avait 11 ans à l'époque. "Mon père était un politicien. Il avait déjà été en prison deux fois. Ma mère aussi ils l'ont menacée, moi aussi", explique la jeune femme, interrogée par Sébastien De Bock.


Elle demande une régularisation à l'aube de ses 18 ans

En décembre 2016, à l'aube de ses 18 ans, elle introduit une demande de régularisation. "J'allais avoir mes 18 ans en janvier. La deuxième chose, c'est que je n'avais pas de carte d'identité du Bangladesh. Mais ça ne se fournit pas dans mon pays d'origine avant les 18 ans", explique Oishi.


Si elle est expulsée, Oishi se retrouvera seule dans un pays inconnu

Le 21 avril dernier, Oishi reçoit finalement l'ordre de quitter le territoire. "Là ils ont dit que non, ce n'était pas ma famille, que c'était juste moi. J'ai pleuré, parce que je ne savais pas quoi faire", témoigne-t-elle. Le motif de l'expulsion? La non présentation d'une carte d'identité du Bangladesh. Un document qu'il était impossible pour Oishi d'obtenir avant ses 18 ans.

Si elle est effectivement expulsée, Oishi se retrouverait dans un pays qu'elle ne connaît pas, et sans personne pour s'occuper d'elle. Car ses parents et ses frères et sœurs sont toujours en attente d'une réponse pour leur demande de régularisation.


"Elle a des projets, ses amis sont ici"

Oishi finit par se confier à sa professeur de français, Violette Shishan. "On fait le maximum pour qu'on se rende compte que c'est une personne vraiment intégrée, que c'est une décision injuste", explique-t-elle.

Une pétition circule pour s'opposer à l'expulsion: elle a été signée par plus de 2.000 personnes. "Oishi s'est bien intégrée en Belgique. Elle a appris le français, se débrouille en néerlandais et parle couramment l'anglais, le bengali, l'urdu et l'hindi. Son parcours scolaire est exemplaire, elle aime l'école, a des projets d'avenir, et ses amis sont ici", relate la pétition.

Théoriquement, Oishi est venue pour la dernière fois à l'école ce vendredi, mais elle garde malgré tout espoir. "J'ai peur. S'il y a un contrôle, si les policiers viennent ou pas. Mais quand même, j'ai quitté l'école en disant 'A lundi'", explique Oishi.

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