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Des étudiants sous-traitent leurs travaux de fin d'études: les prix peuvent vite grimper pour tricher

Ce jeudi dans sa chronique économique sur Bel RTL, Bruno Wattenberg a abordé un phénomène qui existe depuis déjà quelques années, mais qui prend une nouvelle ampleur: la sous-traitance des travaux de fin d'études dans le monde académique.

La fin de l'année académique approche pour les étudiants à l'université ou dans les hautes écoles. Certains arrivent d'ailleurs au terme de leurs études et doivent rédiger un mémoire ou une thèse.

Le mémoire, c’est un peu le couronnement des études supérieures, c’est un travail à la fois d’analyse, de recherche et d’écriture. Et ensuite de défense du travail réalisé. Les étudiants peuvent rater leur dernière année à cause d’un mémoire insuffisant. Et donc des milliers d’étudiants belges sont pour l’instant en cours de rédaction de leur mémoire.

Mais ce n’est pas évident pour tout le monde et certains cherchent des tactiques pour se faciliter le travail!


Plusieurs stratégies bien différentes

La première stratégie, c’est recopier des pans entiers de texte venant d’ouvrages scientifiques, ou de sites internet. Bien sûr sans indiquer la source de ces éléments. Cela s’appelle du plagiat et les universités disposent de logiciels indiquant le pourcentage de plagiat dans un mémoire, mais aussi dans n’importe quel travail que l’étudiant a dû réaliser. Bref, c’est facilement détectable et les sanctions peuvent aller jusqu’à l’obligation de recommencer son année.

La deuxième stratégie, c’est d’acheter carrément un travail sur le net. Depuis une petite dizaine d’années, il existe de nombreux sites qui proposent des travaux sur presque n’importe quel sujet. Vous cherchez une étude de marché sur Danone? Vous allez en trouver des dizaines à acheter pour quelques dizaines d’euros. Vous payez, vous analysez le document, qui en général est noté et vous aurez sans doute un nombre de points suffisants.


Mais qui rédige ces travaux d’étudiants?

D’autres étudiants. Dès qu’ils ont rédigé un bon travail, ils le cèdent à ces plates-formes. Et ils touchent une partie des prix payés par les étudiants qui achètent leurs travaux. Le logiciel de plagiat est quasiment inopérant car les travaux ne sont pas en accès libre. La seule solution pour le professeur est de donner plus de points pour la défense du travail que pour le travail lui-même.


Mais ces derniers mois, la fraude a pris une nouvelle dimension

Depuis quelques mois, le phénomène a pris de l'ampleur avec le développement de la sous-traitance d'un mémoire à des rédacteurs professionnels. Plusieurs entreprises se sont lancées sur le marché, sans compter le marché noir, proche ou pas des écoles. Les étudiants peuvent aller jusqu’à payer 20€ la page pour la rédaction complétement sous-traitée d’un mémoire. Avec plus ou moins 80 pages, on atteint facilement les 1.600 à 2.000€.

Vu que l'étudiant se conte d’échanger avec son promoteur sur la structure du mémoire ... et comme beaucoup de professeurs ont trop d’étudiants, il est difficile de contrôler. Il semblerait d’ailleurs que celles et ceux qui recourent le plus à cette pratique frauduleuse sont les étudiants qui travaillent déjà, qui sont en cours du soir, qui ont des revenus et peu de temps pour la rédaction.

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