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Des victimes des attentats de Bruxelles surveillées par des détectives privés: un scandale pour leur avocat

Pour s'assurer que les victimes du 22 mars ont bien droit à une indemnisation, des assureurs envoient des détectives privées pour les observer.

Certaines victimes des attentats du 22 mars sont suivies par des détectives privés envoyés par les assurances. Leur objectif est d'être sûr que les victimes ont bien droit à une indemnisation.

Jean-Paul Tieleman, l'avocat d'une cinquantaine de victimes des attentats de Bruxelles a reçu plusieurs dizaines de vidéos filmées par des détectives privés mandatés par les assureurs. Leur objectif, selon lui, est de décrédibiliser le discours de ses clients avec des images qui laissent penser qu'ils ne vont pas aussi mal qu'ils le prétendent.

"La victime d'un accident du travail en général, lorsqu'elle coûte cher à l'assureur, est au départ suspecte, et que donc on va tout faire pour créer une atmosphère qui lui sera défavorable", déplorait ce matin l'avocat à Céline Gransart sur Bel RTL.


"On vous colle un détective"

La pratique est scandaleuse et contraire au respect de la vie privée selon Jean-Paul Tieleman.

"On vous colle un détective privé qui vous suit pendant des journées entières et qui filme tout le monde : votre épouse, votre époux... surtout si elles sont atteintes psychiquement, on va chercher à démontrer par des images qu'elles ne sont pas tellement mal loties, qu'elles vont beaucoup mieux qu'elles ne le disent", explique-t-il encore.


Une pratique encadrée

Du coté des assureurs, on confirme que la pratique est courante et strictement réglementée.

"Je dirais que la profession de détective privé est encadrée, que ce sont des gens qui savent très bien que, en tant que détenteurs d'une licence délivrée par les autorités, ils ont à respecter toutes les exigences légales et notamment ne pas interférer avec la vie privée des personnes", explique Wauthier Robijns, le porte-parole de la fédération des assureurs.

Lors des attentats de Paris, deux fausses victimes ont été condamnées à des peines de prison ferme et à des amendes plusieurs dizaines de milliers d'euros. 

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