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Inquétant: Doel 3 et Tihange 2 comportent bien plus de microfissures que prévu

L'acier des cuves des réacteurs Doel 3 et Tihange 2 comporte non pas 10.000, mais plus de 16.000 microfissures, affirment vendredi soir plusieurs médias. Le directeur de l'AFCN, Jan Bens, a fait état vendredi de 13.047 microfissures constatées sur le réacteur de Doel 3 (contre 8.062 auparavant) et de 3.149 sur Tihange 2 (au lieu de 2.011).

D’après le journal Le Soir, il n’y aurait pas mille, mais plutôt 16.000 microfissures sur la surface des cuves de Doel 3 et Tihange 2. Cette découverte compromet la réouverture des deux réacteurs prévue en juillet.

La méthode de détection à ultrasons utilisée jusqu’à aujourd’hui dans les deux centrales nucléaires a été revue. Le nombre de "défauts dû à l’hydrogène" est passé de 8.062 à 13.047 pour Doel et de 2.011 à 3.149 pour Tihange.


Vers une rupture des cuves?

Les deux réacteurs sont pour l’instant à l’arrêt. Selon l’Agence fédérale de contrôle nucléaire, ce nombre de défauts complexifie les calculs des équipes d’Electrabel qui tentaient jusqu’ici de démontrer que la fragilisation de l’acier était acceptable.

Les premières microfissures avaient été découvertes en juillet 2012. Il n’y a pas encore de certitudes sur le fait que ces microfissures fragilisent l’acier. Le risque serait toutefois que ces défauts entrainent une rupture des cuves, ce qui serait une catastrophe.

Le rapport final d'Electrabel ne devrait pas être prêt avant le mois de mai. Il faudra ensuite le soumettre au comité des experts étrangers de l'AFCN, qui, dans le même temps, va solliciter un laboratoire américain.  Le redémarrage des centrales pourrait se faire en juillet prochain, mais ces nouvelles données risquent de remettre en cause ce projet. 

Les écologistes appellent le gouvernement à la clarté ce nouveau chiffre

Les députés écologistes Jean-Marc Nollet et Kristof Calvo ont appelé vendredi soir les ministres de l'Intérieur et de l'Energie, Jan Jambon (N-Va) et Marie-Christine Marghem (MR), à prendre leurs responsabilités après la révélation de l'existence de davantage de microfissures dans les réacteurs des centrales nucléaires Doel 3 et Tihange 2, un défaut qui pourrait, selon des experts, affecter jusqu'à 430 réacteurs de par le monde.


Une réponse rapide d'Electrabel souhaitée

"C'est à M. Jambon de donner suite" à cette nouvelle donne et à faire en sorte que l'Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) contrôle aussi les autres centrales (belges) "avec les mêmes instruments", a affirmé M. Nollet (Ecolo) à l'agence BELGA. Il a également réclamé de Mme Marghem qu'elle fixe une date limite à Electrabel pour apporter de la clarté sur ce problème de microfissures alors que le gouvernement a décidé en décembre dernier de prolonger de dix ans, jusqu'en 2025, la durée de vie de deux des sept réacteurs - les unités de Doel 1 et Doel 2 - exploités par Electrabel, filiale du groupe français GDF Suez, sous réserve notamment d'un feu vert de l'AFCN.


 "S'il y a le moindre doute sur la sécurité des réacteurs, ils doivent fermer"

M. Calvo (Groen) a pour sa part rappelé que les écologistes demandaient depuis 2012 à l'AFCN et au gouvernement fédéral d'autoriser une enquête internationale sur l'état des réacteurs nucléaires belges. "Il y a dans le monde de nombreux réacteurs produits de la même manière que ceux de Doel 3 et Tihange 2", a ajouté le député. "S'il y a le moindre doute sur la sécurité des réacteurs, ils doivent fermer", a conclu M. Calvo, un point de vue également exprimé par M. Nollet.

Doel 3 et Tihange 2 sont à l'arrêt depuis l'été 2012 et ne devraient pas redémarrer avant le mois de juillet, a pour sa part rappelé la porte-parole de Mme Marghem, citant un communiqué d'Electrabel.

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